Notes de l'atelier IA revue30
Discussion
Discussion
MVR : Citant Matteo Treleani sur le travail des archivistes par
rapport au choix d’images télévisuelles (“archivistes” de Mediaset) :
des archivistes “subalternes” font du remplissage, sélectionnent les
images à partir de la thématique du jour (d’où les répétitions).
La condition fondamentale à l’utilisation de ChatGPT c’est le désintérêt
des auteur.ice.s vis à vis du travail de révision bibliographique et la
“trivialisation” du travail de révision.
Si la référence bib est perçue comme du remplissage, comme les images sur les chaînes TV, alors personne ne s’y intéresse. Mais le style a été perçu pendant un temps comme un indicateur d’appartenance à une discipline et à une communauté scientifique, et respecter le style avait un enjeu scientifique et non pas seulement de signe. Ces pratiques nous questionnent sur le statut épistémologique/symbolique des références bibliographique et aussi : qu’est-ce que une référence bibliographique ?
SM : Le style a encore son importance, notamment en littérature : importance de la source n’est pas seulement symbolique. Une valeur pratique avant tout, et qui se perd peut-être.
MVR : à quoi sert la référence bibliographique ? S’il s’agit juste de retrouver la référence alors le DOI devrait suffire ? Est-ce que c’est esthétique ? Est-ce que c’est le fondement scientifique ?
Aurélien Berra : enjeu de reproductibilité certes, mais aussi construction d’un système de référence, construction d’autorité du discours, inscription du discours dans un système de connaissances, la bibliographie permet de situer le propos : un réseau mental apparaît par la référence. Une prise en compte du support et de l’usage humain : le style est important (dans la marge, en popup, en fin de document etc.) dans la manière de comprendre la référence.
MVR : Les citations permettent de situer, de faire une contextualisation sémantique d’une publication. Revenir sur le sens du geste de citation me parait essentiel. Est-ce que la bibliographie est la seule manière/la meilleure manière de mettre en contexte nos propos ?
SM : Au-delà du geste il y a la notion de lecture : qui lit les
références bibliographiques ? Par provocation on peut même aller jusqu’à
dire que tout le contenu se trouve dans le résumé et les références. La
dimension symbolique de la bibliographie (autorité scientifique) peut se
trouver singée par des personnes qui gonflent artificiellement leur
bibliographie.
Margaux Jacques
09:33 (dans le chat): Bonjour,
J’ai l’impression d’avoir déjà rencontré cela effectivement, certains
auteur qui doivent “obligatoirement” être cités dans une publication
auteurs*
Tony Gheerart : dans les années 80-90 c’était très complique
d’établir une bibliographie (source à la bibliographique, méthode,
immagination, etc.). Aujourd’hui, on peut construire une bibliographie
en quelque click -> réduction du valeur symbolique. 2 fonctions
fondamentales de la bibliographie:
1. vérifier
2. offire la possibilité aux lecteurs de rebondir
Michael Sinatra : est-ce que vous avez gardé trace de l’évolution des versions proposées par ChatGPT et les autres outils?
SM : documentation précise des expériences : dates et outils doivent être mentionnés aussi. Il faudrait aussi des indicateurs énergétiques sur la consommation lors des tests. Pareil pour le temps.
Florence Daniel : Sur le temps engagé : 15min pour la forme, 30min pour vérification une à une des références. Cette deuxième partie du travail ne peut pas être complétée par ChatGPT. Mais pour remettre aux normes bibliographiques ça fonctionne bien et c’est effectivement un gain de temps. Vérification des liens etc reste nécessaire.
MVR : la différence entre les systèmes experts et les LLMs c,est que les résultats sont vraissemblables. Les “vieux” systèmes donnaient des résultats totalement faux et donc la révision était plus facile à identifier : ce travail de révision était aussi sous-valorisé. Ce que les LLMs pourraient changer pour le meilleur c’est une inversion du système de valeur associé à ces tâches.
Aurélien Berra: l’obscolescence des grands outils LLMs (ChatGPT, etc) est tallement enorme que, même si on document les versions utilisées, on va bientôt perdre la possibilité de repliquer l’expérience avec les mêmes versions. Question épistémologique : c’est quoi le sens de documenter nos sources, s’il vont disparaître en quelques semaines ?
SM : on retravaille déjà des textes et de bibliographies qui sont générées en partie au moins par des IAG. Les outils alternatifs demandent une certaine littéracie (ReversedZotero demande un temps d’adaptation et d’apprentissage) : on utilise des outils complexes et lourds plutôt que d’utiliser des outils disponibles et fonctionnels.
Gheeraert
09:43
a mon sens il faut vérifier les interventions de l’IA par
vérification humaine et/ou collationnement automatique (si on tient
vraiment à utiliser l’IA, alors qu’à mon sens il faudrait perfectionner
les regex)
Gheeraert
09:47
Les réticences à Zotéro sont peut-être à interroger. Et si elles étaient légitimes?
MVR : Pourquoi faire ces efforts de structuration ? il n’y a pas de standardisation de la structuration de la référence. La structure n’est aps utilisée non plus par les moissonneurs (ex d’Isidore qui n’utilise pas les métadonnées des articles et produit les siennes). Il faudrait se poser la question des besoins (pourquoi écrire une bibliographie ?) et se poser la questions du valuer associé à la construction d’une bibliographie.
Florence Daniel : il faut aussi comprendre ce qu’on cherche à structurer : comprendre la différence entre les types de publication.
Servanne : par rapport à l’enseignement, on n’apprend pas le sens de la référence bibliographique, ses foncitons.
Gheeraert
09:52
J’ai le droit de parler du plaisir de rédiger patiemment et une à une
ses notes de bas de page, avec amour? 😉 . L’écriture de notes
bibliographiques participe d’un rapport intime et personnel avec les
oeuvres. Je n’ai pas envie que ma note soit générée sans contrôle
complet sur chaque caractère de ma note. Outre que je travaille avec des
oeuvres aux références exotiques qui n’entrent pas aisément dans les
champs Zotéro
Gheeraert
09:52
(ce qui ne m’empêche pas de faire cours sur Zotero, pour vous rassurer)
Tony Gheeraert : certains autuer.ice.s sont soucieuxse.s de leurs références bibliograpiques. Une passion presque philologique, qui n’empêche pas non plus le fait de promouvoir l’utilisation de Zotero.
Aurélien Berra : on ne peut pas se contenter de l’impératif déontologique qui consiste à dire qu’il faut faire ses bibliographies à la main. La science et les pratiques éditoriales sont en train d’évoluer pour la plus part en d’autres directions : automatisation de la structuration bibliographique.
SM : différents usages aussi de Zotero : les notes personnelles par exemple peuvent s,ajouter au seul outil de base de données. Si la conclusion est que la révision de forme est plus facile et efficace quand faite par des IAG, et si
Aurélien Berra : est-ce qu’il y a des IAG entraînées spécifiquement pour les révisions bibliographiques ?