Carnet de veille
Carnet de veille
Accessibilité du patrimoine numérique
Charlotte YABA • XIA Huiying• Chahnaz ALRIFAII
Master 1 NET • 2025 — “veille documentaire”
Problématique : Dans quelle mesure la fracture numérique influence-t-elle l’accès au patrimoine culturel numérisé pour les publics éloignés du numérique ?
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de Bord
Synthése
du carnet de veille
Introduction(a refaire… )
Ce carnet de veille, réalisé dans le cadre de notre Master 1 NET, explore l’accessibilité du patrimoine culturel numérisé.
À travers une sélection de ressources spécialisées, il analyse comment la fracture numérique influence l’accès aux collections et comment les institutions culturelles tentent d’y répondre. Il est structuré en plusieurs veilles, au sein desquelles chacune d’entre nous a analysé un sujet en lien avec cette problémaque.
Veille n°1
07/10/2025
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Analyse de Charlotte
Recommandation concernant la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire
UNESCO, Recommandation concernant la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique, 2015, unesco.org.
Ce texte fixe un cadre international pour préserver et rendre accessible le patrimoine documentaire à l’ère numérique.
Analyse :
Cet article est essentiel pour notre veille car il établit les
fondations de l’accessibilité culturelle dans le monde numérique.
L’UNESCO rappelle que la numérisation ne garantit pas l’accès : elle
suppose des infrastructures, des compétences et une volonté politique.
L’organisation insiste sur la nécessité d’assurer un accès équitable et
durable à l’information, tout en préservant la diversité linguistique et
culturelle. Ce texte met en évidence la tension entre préservation
technologique et inclusion sociale, question centrale de notre
problématique.
La numérisation, Internet et le patrimoine
Foulonneau Muriel, La numérisation, Internet et le patrimoine, Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2004, n°5, Enssib.
L’article analyse l’impact d’Internet et des technologies de numérisation sur la diffusion du patrimoine documentaire et culturel.
Analyse :
Cet article montre que la numérisation du patrimoine vise à ouvrir les
collections à tous, mais souligne que ce n’est pas toujours possible. il
explique que la mise en ligne des œuvres n’implique pas automatiquement
leur appropriation par le public. La fracture numérique, qu’elle soit
technique (connexion), cognitive (compétences) ou culturelle (intérêt),
freine l’accès équitable au patrimoine. Le texte interroge l’incohérence
d’un patrimoine plus visible mais pas forcément plus accessible, un
constat directement lié à notre question de recherche.
Fractures corporelles, fractures numériques. De l’accessibilité aux usages
Lespinet-Najib Véronique et Pinède Nathalie (dir.), Fractures corporelles, fractures numériques. De l’accessibilité aux usages, Revue Française des Sciences de l’Information et de la Communication, 2022, OpenEdition Journals.
L’ouvrage collectif étudie la relation entre accessibilité, corps et usage du numérique, en mettant en lumière les inégalités d’accès liées aux conditions sociales et physiques.
Analyse :
Ce texte est pertinent car il élargit la notion de fracture numérique
au-delà de la simple question d’accès technique. Il montre que
l’expérience du numérique dépend des capacités physiques, sociales et
culturelles des individus. L’article met en évidence les inégalités
d’usage, notamment dans la consultation des plateformes culturelles et
patrimoniales. Il questionne aussi les politiques publiques qui,
souvent, supposent un public déjà connecté et formé. Cette perspective
est essentielle pour comprendre les limites de l’accessibilité au
patrimoine numérisé.
Fractures cet solidarité numériques
Exposé de J.-P. Archambault lors de la Troisième session du Séminaire international thématique ePrep 2009, le lundi 26 octobre 2009 à l’Institut Henri Poincaré, Paris.
L’article explore la notion de solidarité numérique et les actions possibles pour réduire les inégalités d’accès aux outils et contenus numériques.
Analyse :
Ce texte aide à mieux réfléchir aux differentes façons d réduire la
fracture numérique. Il défend une approche fondée sur la médiation
humaine, la formation et la coopération entre institutions. L’auteur
montre que l’accessibilité du patrimoine ne peut se limiter à la mise en
ligne : elle doit passer par une inclusion sociale active, impliquant
des médiateurs (bibliothèques, associations, éducateurs). Cette approche
souligne l’importance de la solidarité numérique dans la démocratisation
culturelle.
Synthèse de la veille hebdomadaire – 07/10
Les textes étudiés montrent que si la numérisation du patrimoine a rendu
possible une diffusion sans précédent de la culture, l’accessibilité
réelle reste inégale.
Trois idées fortes ressortent :
- Numériser n’est pas démocratiser — L’accès technique ne garantit pas l’accès culturel .
- Les fractures numériques sont multiples — techniques, sociales, physiques, cognitives .
- L’inclusion passe par la médiation — la solidarité numérique doit accompagner les politiques de diffusion.
En somme, rendre le patrimoine accessible suppose non seulement de le numériser, mais aussi de penser les usages, les compétences et les inégalités sociales qui structurent notre rapport au numérique.
Analyse de Huiying
Le patrimoine numérique national à l’heure de l’intelligence artificielle
Emmanuelle Bermès ; Eleonora Moiraghi Le patrimoine numérique national à l’heure de l’intelligence artificielle, Revue Ouverte d’Intelligence Artificielle, 2020
Les autrices analysent comment la Bibliothèque nationale de France (BnF) mobilise l’intelligence artificielle pour valoriser, structurer et rendre accessible son patrimoine numérique, en mettant en lumière l’évolution du concept à travers des projets concrets et des enjeux techniques, scientifiques et culturels.
Analyse :
#### Pourquoi l’article est pertinent pour cette veille ?
Cet article constitue une ressource précieuse pour explorer la définition évolutive du patrimoine numérique, en lien avec les avancées technologiques et les pratiques institutionnelles. Il montre comment ce concept dépasse la simple numérisation pour englober des corpus nativement numériques, des métadonnées, des traces d’usage et des outils d’analyse automatisée. À travers les projets menés par la BnF (GallicaPix, logs d’usage, archives du web), l’article illustre la transformation du patrimoine numérique en un écosystème dynamique, interdisciplinaire et computationnel. Cette approche permet de mieux circonscrire le champ d’étude et d’anticiper les tendances futures dans la gestion et l’exploitation des ressources culturelles numériques.
Quelle(s) problématique(s) soulève-t-il ?
Comment définir et délimiter le patrimoine numérique dans un contexte d’évolution technologique rapide ?
Quelles infrastructures et collaborations sont nécessaires pour rendre ce patrimoine accessible et exploitable par les chercheurs ?
Quels rôles jouent les outils d’intelligence artificielle dans la reconfiguration des pratiques documentaires et patrimoniales ?
Analyse de Chahnaz
Le droit à la culture à l’ère numérique : entre opportunités et défis
Paul Da Silva , Le droit à la culture à l’ère numérique : entre opportunités et défis, Legilocal,octobre 2024.
L’article examine comment la révolution numérique transforme l’accès à la culture en offrant de nouvelles opportunités tout en générant des formes d’exclusion liées à la fracture numérique.
Analyse :
Cet article est directement pertinent à notre veille puisqu’il situe
très clairement l’enjeu de l’« accès » : l’ère numérique ouvre des
portes via les bibliothèques en ligne, les musées virtuels, etc., mais
pose simultanément la question de l’exclusion, liée à l’équipement, à
l’éduction, à la compétence numérique. Par exemple il note : « La
fracture numérique, qu’elle soit liée à l’âge, au niveau d’éducation ou
aux moyens financiers, risque de laisser de côté une partie de la
population. »
Problématique:
Même si le patrimoine est numérisé, tous les publics n’y accèdent pas
sur un pied d’égalité. Il interroge aussi la diversité culturelle et
mentionne l’importance des politiques d’éducation numérique et d’accès
au matériel/connectivité. Cela alimente l’angle « fracture numérique
& accès au patrimoine numérique ».
Comment garantir un droit effectif à la culture dans un environnement
numérique où la fracture d’accès et de compétences marginalise une
partie de la population ?
Veille n°2
14/10/2025
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Analyse de Charlotte
Le mythe de la fracture numérique
Guichard, Éric. Le mythe de la fracture numérique. Lyon : Presses de l’Enssib, 2011
L’ouvrage revisite la notion de « fracture numérique » en dévoilant comment elle est mobilisée dans les discours institutionnels et médiatiques.
Analyse :
Éric Guichard démontre que le concept de fracture numérique est souvent
employé comme un mythe rassurant : il masque les inégalités
structurelles liées au capital culturel, économique et éducatif. Plutôt
que de simplement mesurer l’écart technique.L’auteur invite à interroger
les conditions sociales qui déterminent l’usage de ces outils. Son
approche est également essentielle pour notre veille car elle replace
l’accessibilité du patrimoine numérique dans une perspective critique de
justice sociale, en montrant que l’égalité technique n’équivaut pas à
l’égalité de l’usage ou de la compréhension.
Fracture numérique (Revue Communications)
Granjon, Fabien. « Fracture numérique », Communications, vol. 88, no. 1, 2011, p. 67-74
Cet article propose une synthèse sociologique des différentes dimensions de la fracture numérique, en particulier les differences d’accès, de compétences et d’usage.
Analyse :
Granjon distingue trois niveaux de fracture : l’accès matériel
(équipements, connexion), les compétences d’usage et la capacité de
production numérique. Il souligne que l’écart technique ne suffit pas à
rendre compte des inégalités : les usages et les valeurs donnés aux
technologies sont tout autant déterminants. Par rapport à notre sujet ,
cela signifie que certaines populations, même si elles ont un accès
matériel, sont exclues de fait faute de compétences, d’accompagnement ou
d’intérêt.
Synthèse de la veille hebdomadaire – 14/10
Les textes de cette semaine nous aident à mieux comprebndre la fracture
numérique en ajoutant un point de vue plus réfléchie et critique.
Trois idées fortes :
- Le discours sur la fracture numérique est instrumentalisé comme un mythe qui masque les inégalités de fond.
- L’accès technique ne garantit pas l’égalité d’usage : les écarts d’appropriation persistent selon l’éducation, le capital culturel et les territoires.
- L’accessibilité du patrimoine numérique doit se penser dans une perspective de justice sociale : il faut aller au-delà de la simple diffusion, en investissant dans la médiation, la formation et l’accompagnement des publics.###
Cette veille confirme que la fracture numérique n’est pas uniquement
un défi technique, mais un enjeu de pouvoir et d’inégalité.
Pour rendre vraiment accessible le patrimoine numérique, on doit
combiner infrastructures, compétences et accompagnement.
Analyse de Huiying
Discoverability, usability, and readability: a framework for assessing accessibility for disabled users of online archives
Discoverability, usability, and readability: a framework for assessing accessibility for disabled users of online archives ,Elizabeth A.Pineo,Archival Science 23/06/2025
L’autrice propose une structure qui décompose l’accessibilité en trois dimensions — discoverability, usability et readability — chacune définie par des indicateurs spécifiques, afin d’évaluer l’accessibilité des archives en ligne pour les personnes en situation de handicap.
Analyse :
#### Pourquoi l’article est pertinent pour cette veille ?
Étudier l’accessibilité du patrimoine numérique suppose d’abord de définir clairement les notions d’accessibilité et de patrimoine numérique, afin de circonscrire le champ de recherche. En l’absence d’une définition internationale standardisée de l’accessibilité, cet article propose un cadre de référence structuré et opérationnel, avec des indicateurs concrets qui peuvent servir de base à la conception de questionnaires d’évaluation, voire à une quantification. Le périmètre de l’étude — l’accessibilité des archives numériques pour les personnes en situation de handicap — constitue une sous-catégorie directement liée à notre sujet. Ces publics font partie des groupes concernés par la fracture numérique, et les archives en ligne sont une composante essentielle du patrimoine culturel numérisé. La démarche méthodologique de l’autrice peut donc nourrir notre propre réflexion. Par ailleurs, sa contribution m’amène à reconsidérer l’étendue de notre sujet, peut-être trop vaste et difficile à délimiter.
Quelle(s) problématique(s) soulève-t-il ?
- Comment évaluer l’accessibilité à travers des indicateurs précis ?
Analyse de Chahnaz
L’impact du numérique sur la transmission du patrimoine culturel : entre opportunités et défis
Najoua Cheriet,L’impact du numérique sur la transmission du patrimoine culturel : entre opportunités et défis,Revue ZAOULI ,Mars 2025
Cette étude explore des initiatives de numérisation du patrimoine culturel, matériel et immatériel; et met en lumière leurs bénéfices pour l’accessibilité mais aussi leurs limites (choix de contenus, pérennité, droits).
Analyse :
Cet article apporte un éclairage précieux sur les dimensions techniques
et organisationnelles de la numérisation du patrimoine, ce qui est un
préalable à l’accessibilité effective. Il rappelle que même numérisé, le
patrimoine ne sera pas automatiquement accessible : il y a des défis
d’authenticité, d’obsolescence, de sélection des contenus, et d’accès
par les publics. Par rapport à notre problématique de fracture
numérique, l’article montre que la numérisation seule ne suffit : il
faut que les interfaces, les formats, les médiations soient pensés pour
des publics peut-être moins familiarisés avec le numérique. Il dépasse
le simple accès technique pour questionner l’« usage » et la «
transmission », ce qui rejoint l’idée d’accès par des publics
éloignés.
Problématique:
Dans quelle mesure la numérisation sans médiation risque-t-elle de renforcer les inégalités d’accès à la culture au lieu de les réduire ?
Veille n°3
04/11/2025
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Analyse de Charlotte
Numériser le patrimoine à grande échelle, une fausse bonne idée ?
Chenevez Alain, Numériser le patrimoine à grande échelle, une fausse bonne idée ?The conversation 3 juin 2024,https://doi.org/10.64628/AAK.xm3973cww
L’article montre que le patrimoine ne vient pas seulement des grands monuments ou des décisions des autorités. Il peut aussi naître des actions des gens dans leur vie de tous les jours, grâce à des projets collectifs et citoyens.
Analyse :
Ce texte montre que le patrimoine ne se limite pas aux « grands
monuments » : il inclut aussi des objets du quotidien et des expériences
culturelles valorisées par les communautés. Chenevez met en lumière
l’importance de l’action collective et de l’initiative citoyenne pour
créer des formes alternatives de préservation. Le texte souligne que la
conscience patrimoniale peut émerger de la vie locale et des histoires
ordinaires, remettant en question les hiérarchies culturelles établies
et enrichissant notre compréhension de ce qui mérite d’être protégé.
Synthèse de la veille hebdomadaire – 04/11/2025
L’article étudié montre que la numérisation massive du patrimoine, bien qu’innovante, ne garantit pas un accès réel ni une préservation durable.
Trois idées fortes ressortent :
Redéfinir le patrimoine — Il ne se limite pas aux monuments officiels, mais inclut les objets et expériences quotidiennes des communautés.
Numériser n’est pas préserver— L’accès technique ou numérique ne garantit ni durabilité ni appropriation culturelle.
La médiation et l’inclusion sont essentielles— La valorisation du patrimoine nécessite action collective, sensibilisation et engagement social.
En somme, rendre le patrimoine réellement accessible implique non seulement de le numériser, mais aussi de penser les usages, l’inclusion et la participation citoyenne dans sa préservation et sa diffusion.
Analyse de Huiying
Protecting and preserving cultural diversity in the digital era
Protecting and preserving cultural diversity in the digital era,28 October 2020,UNESCO
L’article de l’UNESCO met en évidence l’impact de la fracture numérique sur la diffusion et l’accessibilité du patrimoine culturel à l’ère digitale.
Analyse :
#### Pourquoi l’article est pertinent pour cette veille ?
Cet article décrit de manière détaillée l’état actuel de la fracture
numérique et ses effets sur la diversité culturelle et l’accès équitable
au patrimoine numérique et confirme ainsi la pertinence et l’actualité
de notre sujet de recherche.
Il montre que, malgré le potentiel des technologies numériques (IA,
VR/AR, modélisation 3D) pour préserver et diffuser le patrimoine, près
de la moitié de la population mondiale reste exclue du numérique, en
particulier dans les pays les moins développés.
La fracture numérique limite donc l’accès aux ressources patrimoniales
et il risque de renforcer les inégalités culturelles. L’article appelle
à la mise en place de politiques publiques, d’infrastructures adaptées
et de programmes de littératie numérique pour garantir une accessibilité
culturelle inclusive et durable.
Quelle(s) problématique(s) soulève-t-il ?
Comment la fracture numérique influence-t-elle l’accès et la participation au patrimoine culturel numérique ?
Dans quelle mesure les inégalités technologiques, linguistiques ou économiques limitent-elles la diversité des expressions culturelles en ligne ?
Pour questionnaire :
Evaluating
visitor experience of digital interpretation and presentation
technologies at cultural heritage sites: a case study of the old town,
Zuoying
Analyse de Chahnaz
Le patrimoine documentaire numérique de la Francophonie
Roxane Jouanneau et Florent Yahia,Le patrimoine documentaire numérique de la Francophonie ,BBF (Bulletin des bibliothèques de France)21–22 juin 2023
L’article décrit l’engagement du Réseau francophone numérique (RFN) pour assurer la présence en ligne du patrimoine documentaire francophone, et pour renforcer sa découvrabilité numérique.
Analyse :
Cet article éclaire la dimension linguistique et territoriale de la
fracture numérique et de l’accès au patrimoine numérique : dans l’espace
francophone, assurer la numérisation et la mise en ligne ne garantit pas
l’accès effectif, d’autant que les publics éloignés peuvent rencontrer
des obstacles liés à la langue, à l’infrastructure, à la médiation.
L’article est pertinent car il renforce la perspective de notre
problématique : ce n’est pas seulement l’équipement ou la connexion qui
comptent, mais aussi la « visibilité » des contenus, la langue, le
contexte culturel. Cela montre que l’accès au patrimoine numérique pour
des publics éloignés suppose une action volontariste de valorisation et
de médiation, sans quoi la fracture numérique continue à produire une
exclusion.
Problématique:
Comment réduire la fracture culturelle et linguistique dans la numérisation du patrimoine francophone afin d’assurer un accès équitable aux ressources numériques ?
Fracture numérique
Sidhu, Gretchen;La Fracture numérique,UNESCO – UnescoDoc,2000
Le document présente les enjeux de la numérisation du patrimoine, de la conservation numérique et de l’accès mondial aux biens culturels dans un contexte numérique.
Analyse :
Ce document de l’UNESCO apporte une perspective globale et normative. Il
permet de cadrer les enjeux internationaux de l’accès au patrimoine
numérique, ce qui enrichit notre problématique de la fracture numérique.
Il souligne que l’égalité d’accès implique non seulement des contenus
numérisés mais aussi des infrastructures, des compétences, des
politiques publiques. En ce sens, il apporte un socle de référence pour
évaluer comment les publics éloignés (géographiquement,
linguistiquement, numériquement) peuvent rester exclus même dans un
contexte de numérisation.
Problématique:
Comment éviter que la fracture numérique mondiale ne transforme la numérisation du patrimoine en facteur d’inégalité culturelle entre pays ?
Veille n°4
25/11/2025
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Analyse de charlotte
La vie numérique du patrimoine des bibliothèques
Tagging conceptuel :
Fabrique du patrimoine écrit,Chevry-Pébayle Emmanuelle, « Chapitre 13. La vie numérique du patrimoine des bibliothèques », Presses de l’Enssib, p. 241-253.
Le chapitre montre comment la numérisation transforme la manière dont les bibliothèques diffusent, conservent et font vivre leur patrimoine en ligne.
Analyse :
Le texte explique que la numérisation du patrimoine, portée par des
politiques publiques et l’essor des bibliothèques numériques (Gallica,
Medic@, Numelyo), élargit l’accès aux collections et modifie
profondément leur médiation. Grâce au multimédia, à l’hypertexte et aux
réseaux sociaux, les bibliothèques deviennent des acteurs éditoriaux :
elles contextualisent, scénarisent et rendent visibles leurs fonds à de
nouveaux publics.
La numérisation facilite aussi la sauvegarde des œuvres fragiles et permet de reconstituer virtuellement des corpus dispersés, tout en soutenant des usages variés : recherche, pédagogie, généalogie, documentation interne.
Mais cette ouverture entraîne une démocratisation à double tranchant : amateurs, blogueurs et communautés participatives réutilisent les contenus, parfois en les détachant de leur contexte. La frontière entre expert et non-expert se brouille, obligeant les bibliothèques à repenser attribution et cadre de partage (licences, Wikimedia).
Enfin, la numérisation transforme l’œuvre elle-même : perte du support matériel et des sensations, copies imparfaites, mais enrichissement par les métadonnées et les réutilisations créatives.
Synthèse de la veille hebdomadaire – 25/11/2025
Trois idées fortes ressortent :
Diffusion élargie et médiation renforcée — Le numérique permet une accessibilité mondiale et de nouvelles formes de présentation et de valorisation des collections.
Sauvegarde et nouveaux usages — La numérisation protège les originaux et ouvre des usages documentaires, scientifiques et pédagogiques inédits.
Tensions entre ouverture et dématérialisation — Si la participation citoyenne enrichit la circulation du patrimoine, la numérisation entraîne perte du contexte matériel et risques de décontextualisation en ligne.
En somme, le patrimoine numérique devient un espace partagé où conservation, médiation et réutilisation se recomposent en permanence.
Analyse de Huiying
Evaluating visitor experience of digital interpretation and presentation technologies at cultural heritage sites: a case study of the old town, Zuoying
Cet article évalue l’expérience des visiteurs face aux technologies de médiation numérique (comme la réalité augmentée et virtuelle) sur le site patrimonial de la vieille ville de Zuoying à Taïwan, en proposant un cadre méthodologique mixte qui analyse les niveaux viscéral, comportemental et réflexif de l’expérience utilisateur.
Analyse :
#### Pourquoi l’article est pertinent pour cette veille ?
Les technologies numériques (telles que la RV, la RA et la RM) sont de
plus en plus utilisées pour l’interprétation et la présentation du
patrimoine culturel, transformant les expositions statiques en
dispositifs plus diversifiés, expérientiels et interactifs. Il s’agit
d’une mise en application concrète du patrimoine numérique ;
l’évaluation de l’expérience utilisateur (UX) dans ce contexte est
essentielle pour améliorer l’accessibilité de ce patrimoine.
Parallèlement, cette littérature mobilise une méthodologie de recherche similaire à notre thématique (questionnaires et entretiens semi-structurés). Elle offre ainsi des pistes de réflexion pour notre propre recherche, tant au niveau de la conception des questionnaires et de la structure des entretiens que de la présentation et de l’analyse des données.
Le cadre théorique de cet article repose sur la théorie des trois niveaux d’expérience utilisateur. Il met en œuvre une mesure séquentielle (avant, pendant et après la visite) et décompose l’expérience au niveau comportemental en quatre indicateurs dimensionnels spécifiques, rendant l’évaluation factuelle et fondée sur des preuves.
L’approche des entretiens est conçue de manière complémentaire : l’entretien ne sert pas uniquement à recueillir des retours, mais agit comme un outil explicatif pour explorer les causes sous-jacentes aux données quantitatives. De plus, les entretiens sont divisés en deux phases : d’abord avec le personnel sur place pour affiner la conception du questionnaire, puis avec les visiteurs pour compléter les données. Cette conception itérative garantit la validité et l’efficacité des outils. Enfin, le ciblage précis du public étudié m’incite à réfléchir davantage à la manière de rendre nos propres enquêtes et entretiens plus spécifiques et ciblés.
Quelle(s) problématique(s) soulève-t-il ?
- Comment quantifier l’immatériel de l’« expérience numérique » ?
- Comment interpréter et articuler les données issues des recherches qualitatives et quantitatives ?
Analyse de Chahnaz
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Le patrimoine connecté : enjeux et perspectives pour la préservation du patrimoine culturel
Alexandre, Le patrimoine connecté : enjeux et perspectives pour la préservation du patrimoine culturel, RCProfessionnelle, 1 août 2025
L’article présente les apports des technologies (numérisation, RA, outils immersifs) pour préserver et valoriser le patrimoine culturel. Il souligne aussi des limites fortes : inégalités d’accès, dépendance technologique, coûts, risques pour l’authenticité et la pérennité des données.
Analyse :
L’article met en avant le potentiel du numérique pour enrichir
l’expérience culturelle (visites augmentées, archives 3D, médiation
interactive). Ces outils rendent le patrimoine plus attractif,
facilitent la participation des publics et renforcent la
documentation.
Mais il insiste sur plusieurs risques : fracture numérique (tout le monde ne maîtrise pas les technologies), coûts élevés, obsolescence des formats, fragilité des données, et enjeux juridiques liés aux droits d’auteur. L’auteur rappelle que le numérique n’est pas une solution automatique : sans médiation adaptée, ces dispositifs peuvent exclure les publics les moins connectés.
L’intérêt de ce texte pour notre problématique est clair : numériser ne suffit pas. Les projets doivent être pensés pour être inclusifs, accessibles et durables, afin de ne pas créer de nouvelles formes d’inégalités culturelles.
Problématique:
Dans quelle mesure l’évolution connectée du patrimoine, s’il n’est pas pensée de manière inclusive et durable, risque-t-elle de créer de nouvelles inégalités culturelles ?
Veille n°5
02/12/2025
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Analyse de Chahnaz
Charte sur la conservation du patrimoine numérique (UNESCO, 2003)
UNESCO, Charte sur la conservation du patrimoine numérique, adoptée à Paris le 15 octobre 2003.
Le texte explique ce qui est le patrimoine numérique et pourquoi il doit être protégé. Elle rappelle que ces ressources (textes, images, sons, sites web, logiciels…) font partie de la mémoire du monde. Le texte insiste sur la nécessité de les conserver durablement, de garantir leur accès au public, et de représenter toutes les cultures et toutes les langues.
Analyse :
Le texte montre que le patrimoine numérique est fragile : les formats
deviennent vite dépassés, les supports ne durent pas longtemps, et
beaucoup de contenus disparaissent sans stratégie de conservation. Elle
insiste sur le fait qu’il ne suffit pas de numériser : il faut organiser
la préservation, documenter les fichiers, et assurer leur
authenticité.
Le texte rappelle aussi que l’accès est essentiel. Conserver ne sert à rien si les contenus ne sont pas accessibles au public ou si certaines communautés restent exclues. La Charte encourage donc les États et les institutions à garantir un accès ouvert tout en protégeant les données sensibles.
Un point important est la diversité culturelle : le patrimoine numérique doit représenter toutes les sociétés, pas seulement les pays les plus équipés technologiquement. Cela montre que la préservation numérique n’est pas seulement technique : c’est aussi un enjeu de justice culturelle.
Enfin, l’article met en avant une responsabilité collective. Aucun acteur ne peut agir seul : États, bibliothèques, musées, chercheurs et entreprises doivent collaborer pour assurer la transmission de cette mémoire numérique.
Problématique :
Comment préserver durablement le patrimoine numérique tout en garantissant un accès équitable et une représentation réelle de toutes les cultures et langues dans la mémoire numérique mondiale ?
Analyse de Huiying
Digital Humanities and disability: A systematic literature review of cultural accessibility for people with disability
L’étude adopte une revue systématique de la littérature afin d’identifier comment les Humanités numériques (Digital Humanities – DH) contribuent à l’amélioration de l’accessibilité culturelle pour les personnes en situation de handicap.
Analyse :
Méthodologie (Research Method) sur revue systématique de la
littérature: Sélection des bases de données-Application du protocole
PRISMA-Critères d’inclusion-Analyse qualitative et classification.
Les resultats : Les technologies des humanités numériques peuvent offrir
de nouvelles possibilités d’accès à la culture pour les personnes
handicapées, mais de nombreux obstacles techniques, pratiques et
organisationnels subsistent ; pour garantir une véritable accessibilité
culturelle, il faut intégrer l’accessibilité dès la conception des
projets, appliquer des normes reconnues, impliquer les utilisateurs et
renforcer le soutien institutionnel, ce qui concerne aussi d’autres
groupes fragilisés par la fracture numérique.
Pourquoi l’article est pertinent pour cette veille ?
Cet article montre que l’accessibilité culturelle peut être utilisée comme un élément important d’analyse. Cela correspond bien à notre objectif, qui est d’étudier le lien entre la fracture numérique et l’accès au patrimoine culturel numérisé.
L’étude porte sur un public souvent marginalisé (les personnes
handicapées), alors que notre recherche s’intéresse aux jeunes éloignés
du numérique, comme ceux qui vivent dans des zones rurales ou
défavorisées.
Même si ce ne sont pas les mêmes groupes, ils rencontrent des
difficultés similaires pour accéder aux ressources culturelles.
Les idées, les catégories et les exemples présentés dans cet article
peuvent donc nous aider directement.
Cet article utilise une revue systématique de la littérature.
Même si notre méthode est différente (nous utilisons un questionnaire
exploratoire), cette revue nous offre une grille d’analyse utile pour
comprendre : comment repérer les obstacles à l’accessibilité
culturelle,
comment les classer et comment les mesurer.
Cela peut nous aider à construire nos indicateurs, nos questions de questionnaire et notre cadre d’analyse.
Quelle(s) problématique(s) soulève-t-il ?
Dans quelle mesure les projets de patrimoine numérique prennent-ils réellement en compte les besoins des utilisateurs, alors que l’accessibilité est souvent intégrée trop tard ou de manière insuffisante dans leur conception ?