Compte rendu d'enquête
Surveillance et securité - Privacy
Introduction
Présentation du contexte
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde de plus en plus numérique où les indivudus sont constamment surveillés. Des acteurs publics et privés collectent nos données personnelles à des fins diverses, telles que la publicité ciblée, le profilage des individus, ou encore le contrôle social.
Cette surveillance pose de nombreux problèmes, notamment en termes de respect de la vie privée ou encore de sécurité. Elle peut également avoir un impact négatif sur la santé mentale et le bien-être des individus.
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Problématique
Les jeunes sont particulièrement exposés à la surveillance numérique. En effet, ils sont de plus en plus présents en ligne, et ils utilisent de nombreux services numériques qui collectent leurs données personnelles.
La problématique centrale de notre enquête est de comprendre comment les jeunes perçoivent, gèrent et sont sensibilisés à la surveillance numérique et à la protection de leurs données personnelles.
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Question de recherche
Pour répondre à cette
, nous avons formulé la question de recherche suivante :Comment les jeunes perçoivent-ils, gèrent et sont sensibilisés à la surveillance numérique et à la protection de leurs données personnelles?
Méthodologie de l’enquête
Pour répondre à la question de recherche, nous avons utilisé une approche mixte,combinant une enquête quantitative avec une questionnaire en ligne et des entretiens qualitatifs face à face avec des questions plus ouvertes
Le questionnaire
Le questionnaire a été partager auprès des étudiants du campus
principalement mais aussi sur les réseaux sociaux. Il comprenait des questions sur la perception de la surveillance numérique, les mesures de protection de la vie privée adoptées et le niveau de sensibilisation à la surveillance numérique.Le questionnaire comportait 5 sections principale en plus d’une section informative à la fin:
- Section 1 :
Les participants ont été invités à indiquer les types d’applications mobiles qu’ils utilisent le plus fréquemment mais aussi à indiquer s’ils possèdent des objets connectés comme les Smart Tv, les écouteurs connectés, etc.
- Section 2 :
Les participants ont été questionnés sur leur connaissance des cookies et de leur utilisation. Ils ont également été invités à évaluer leur protection de la vie privée en ligne et à indiquer s’ils ont déjà été victimes d’une atteinte à la sécurité en ligne.
- Section 3 :
Les participants ont été interrogés sur leur connaissance des pratiques de collecte de données des entreprises technologiques mais aussi à sélectionner quelles informations les préoccupent le plus en matière de vie privée et de sécurité en ligne.
- Section 4 :
Les participants ont été poussés à exprimer leur opinion sur les questions de surveillance numérique, telles que la mise en place de lois plus strictes pour protéger la vie privée en ligne et la transparence des entreprises technologiques.
- Section 5 :
Les participants ont été demandés à comparer leurs préoccupations en matière de sécurité et de vie privée dans le monde réel et en ligne.
Les entretiens
Les entretiens qualitatifs ont été menés auprès des jeunes dans leurs vingtaines. Les entretiens ont été semi-dirigés et ont duré environ 10 à 25 minutes chacun.
Afin de bien mener les entretiens, nous avons créé deux types de grilles:
La première grille se concentre sur la surveillance numérique dans la vie réelle. Nous avons abordé des sujets tels que le système de crédit social en Chine, la vidéosurveillance biométrique aux Jeux Olympiques de Paris 2024, et l’utilisation par la police française d’un logiciel de reconnaissance faciale. Ces questions visent à explorer comment la surveillance numérique impacte réellement la vie quotidienne et la vie privée des individus.
La deuxième grille offre une perspective plus large. Nous avons discuté des connaissances des participants en matière de sécurité en ligne, de leurs préoccupations, et des mesures qu’ils prennent pour protéger leur vie numérique en plus d’aborder le débat sur l’impact de la sécurité numérique sur la vie réelle et la vie privée.
Avec les 2 grilles d’entretiens, nous avons pu discuté des connaissances des participants en matière de sécurité en ligne, de leurs préoccupations, et des mesures qu’ils prennent pour protéger leur vie numérique en plus d’aborder le débat sur l’impact de la sécurité numérique sur la vie réelle et la vie privée.
Les entretiens ont été enregistrés et transcrits. Les données ont été analysées manuellement à l’aide d’une approche thématique.
Questionnaire
Résultats
Une plongée approfondie dans les données
Avant d’entrer dans l’analyse détaillée des réponses, examinons brièvement les caractéristiques de notre sondage. Sur les 81 retours au total, 66 questionnaires ont été complétés intégralement, tandis que 15 étaient incomplets. La majorité des participants se situe dans la tranche d’âge de 18 à 24 ans, représentant 56,06% de l’échantillon. La répartition entre hommes (31.82%) et femmes (65.15%) est significative, et 3.03% des participants s’identifient comme non binaires.
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Applications Mobiles et Objets Connectés
La totalité des répondants (100%) déclarent avoir des applications mobiles installées sur leur téléphone. Les applications les plus fréquemment utilisées appartiennent principalement aux catégories des réseaux sociaux (95.45%), des applications Google (56.06%), et des applications bancaires (50.00%).
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En ce qui concerne les objets connectés, la moitié des participants (50%) possèdent au moins un objet connecté. Parmi ceux-ci, les montres connectées et télévisions connectées(28.79%) ou encore les enceintes connectées (27.27%) sont les plus courants.
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Conscience des Risques et des Pratiques en Ligne
La lecture des termes et conditions avant d’utiliser une nouvelle application ou un site web varie, avec 51.52% déclarant ne le faire jamais, 40.91% très rarement, et seulement 7.58% occasionnellement. Bien que 74.24% des participants déclarent savoir ce que sont les “cookies”, une analyse plus approfondie révèle une disparité dans la compréhension des usages des cookies.
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Sécurité en Ligne et Atteintes à la Sécurité
En ce qui concerne la sécurité en ligne, presque la majorité des
participants (48.48%) évaluent leur protection de la vie privée comme
moyenne. Environ 72.73% ont déjà été victimes de phishing, 33.33% ce
sont déjà fait pirater leur compte, 22.73% d’attaques par logiciel
malveillant, et 24.24% d’hameçonnage.
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Sensibilisation et Actions Préventives
La conscientisation à la collecte massive de données est élevée, avec
92.42% des participants en étant conscients. Cependant, seulement 45.45%
déclarent savoir comment leurs données sont collectées en ligne. Les
préoccupations principales concernent la protection des données
personnelles (51.56%) et la limitation de la collecte et de
l’utilisation de ces données (83.33%).
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Gestion des Paramètres de Confidentialité
Malgré la faible consultation des paramètres de confidentialité lors de l’inscription (19.70%), 71.21% des participants ont déjà révoqué ou modifié des autorisations d’accès, en particulier en raison de préoccupations liées à la sécurité des données personnelles (77.27%) et à la publicité indésirable (50%).
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Soutien aux Mesures de Protection de la Vie Privée
La grande majorité des participants (96.88%) soutiennent la mise en
place de lois plus strictes pour protéger la vie privée en ligne. Les
types de réglementations souhaitées comprennent des sanctions plus
sévères en cas de violation de la vie privée (87.88%) et une limitation
de la collecte et de l’utilisation des données personnelles
(83.33%).
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Perception des Entreprises Technologiques et de la Surveillance Gouvernementale
Les participants ont exprimé une méfiance envers les entreprises
technologiques, avec seulement 39.39% estimant qu’Apple a des pratiques
de collecte de données éthiques, suivi de près par Google (36.36%) et
Microsoft (34.85%). En ce qui concerne la surveillance gouvernementale,
45.45% des participants se positionnent en faveur d’une surveillance
modérée, tout en préservant la vie privée et 54,55% des personnes
priorise la protection de la vie privée, mais reconnaissent l’importance
de la sécurité nationale. Plus que 1/3 de personne ne sont pas pour une
surveillance gouvernementale stricte.
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Sensibilisation des Jeunes et Rôle Actif
La plupart des participants (95.45%) estiment que les jeunes devraient jouer un rôle actif dans la protection de leur vie privée en ligne. Ils voient cela possible à travers l’éducation à la sécurité en ligne (90.62%), la participation à des campagnes de sensibilisation (48.44%), la promotion de la sensibilisation à la protection de la vie privée (46.88%), et l’utilisation d’outils de sécurité en ligne (46.88%).
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Enfin, en dernier nous avons les résultats sur la question
“piège”:
La majorité n’avait pas la réponse (plus de 80%).
Analyse et Interprétation
Entre la perception et la pratique
En examinant nos résultats à la lumière de la problématique centrale, une dualité se dessine parmi les jeunes participants, illustrant une conscience élevée des enjeux liés à la surveillance numérique, mais des pratiques de protection de la vie privée moins fréquentes. Ce contraste souligne l’existence d’un écart significatif entre la perception et les actions concrètes, mettant en évidence un besoin d’approfondir notre compréhension de la dynamique entre la conscience et le comportement chez les jeunes.
Nos constatations rejoignent celles d’études antérieures, notamment en ce qui concerne la connaissance des cookies. La reconnaissance de leur existence, mais une compréhension variable de leurs usages, souligne l’importance d’une éducation approfondie pour combler cette disparité et transformer la sensibilisation en actions réels.
Un autre élément intéressant de nos résultats est la méfiance envers les entreprises technologiques, malgré une acceptation modérée de la surveillance gouvernementale. Cette divergence d’opinion soulève des interrogations sur la confiance des jeunes envers les acteurs privés par rapport aux institutions publiques, point qui nécessite une exploration approfondie.
En décomposant les résultats par tranche d’âge, une tendance émerge : les moins de 35 ans affichent une conscience élevée, mais des actions de protection de la vie privée moins fréquentes, tandis que les plus de 35 ans semblent adopter des pratiques plus proactives malgré une conscience légèrement moins marquée. Cependant, cette constatation diverge de nos attentes initiales.
Initialement, nous pensions observer un écart entre la conscience et les actions chez les jeunes, mais les résultats révèlent une divergence entre les tranches d’âge. Cela souligne l’importance de rester ouvert à des résultats contradictoires et de les interpréter avec précision. Dans notre cas, cela pourrait s’expliquer par des facteurs socio-culturels ou des expériences individuelles qui influencent la gestion de la surveillance numérique.
Ainsi, les résultats soulèvent des questions essentielles. Est-ce que la conscience élevée, mais l’inaction, est due à un manque d’outils éducatifs pratiques chez les jeunes? Les campagnes de sensibilisation actuelles répondent-elles efficacement aux besoins des moins de 35 ans? Ces interrogations soulignent la nécessité d’une approche plus pragmatique dans la sensibilisation, visant à traduire la connaissance en comportements proactifs.
En conclusion, cette analyse comparative offre un regard nuancé sur les perceptions et les actions des jeunes face à la surveillance numérique, également dévoilant des nuances générationnelles qui nécessitent une étude plus approfondie.
Entretiens
Résultats
Des perspectives sur la Surveillance Numérique
Nous avons mené trois entretiens afin de capturer une diversité de perspectives sur la sécurité numérique, la protection de la vie privée, et la surveillance en ligne. Ces entretiens comprenaient deux anciens camarades de formation en informatique et un activiste numérique du Brésil.
Dans l’ensemble, tous les participants ont démontré une compréhension approfondie des enjeux liés à la surveillance numérique. Leur expérience et leur formation dans le domaine informatique ont contribué à une sensibilisation accrue, révélant une connaissance approfondie des implications des pratiques de collecte de données en ligne.
Cependant, on remarque un écart entre la conscience et les actions concrètes. Malgré une compréhension approfondie, les participants semblaient ne pas adopter activement des mesures de protection, soulevant des questions sur les facteurs contribuant à cette divergence.
Toutefois, on remarque une perspective unique de l’activiste numérique. En effet, l’entretien avec l’activiste numérique du Brésil a apporté une perspective distinctive, mettant en lumière les préoccupations spécifiques liées à l’utilisation massive des données pour l’entraînement de l’intelligence artificielle. L’interviewé a souligné les défis entourant les droits d’auteur et la création artistique, élargissant ainsi les implications de l’utilisation non consensuelle des données.
Deux cas d’études, évoqués lors des entretiens, ont suscité des réactions distinctes. Concernant la vidéosurveillance biométrique prévue pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, l’activiste numérique considère cela comme une intrusion excessive dans la vie privée, tandis que les anciennes camarades vivant en France adoptent une perspective nuancée, reconnaissant l’importance de la sécurité tout en soulignant la nécessité de solutions préservant les droits individuels.
La révélation de l’utilisation illégale de la reconnaissance faciale par la police nationale en France a suscité des sentiments mitigés sur la confiance envers les autorités. Certains participants exprimaient déjà des doutes préexistants, renforcés par cette révélation troublante.
Les participants ont exprimé des préoccupations spécifiques, telles que la transparence des entreprises technologiques, la complexité des termes et conditions, ainsi que la nécessité de réglementations plus strictes pour protéger la vie privée en ligne. Ces inquiétudes soulignent la nécessité d’une sensibilisation et d’une éducation approfondie.
Les entretiens ont également mis en évidence un appel à une éducation plus formelle sur la sécurité numérique, suggérant que l’intégration de ces concepts dans les programmes éducatifs contribuerait à une meilleure compréhension et sensibilisation. De plus, l’importance de la législation et de la réglementation a été soulignée, mettant en avant le rôle important des gouvernements dans la protection des droits individuels en ligne.
, , , , , , , , , , ,Analyse et Interprétation
La conscience et les actions
Les entretiens menés ont jeté une lumière précieuse sur les perceptions individuelles de la sécurité numérique et de la protection de la vie privée en ligne, en mettant en évidence une nuance supplémentaire grâce à la base de connaissances préalables des participants. Il est important de noter que les personnes interviewées, issues de notre réseau académique et professionnel, possédaient déjà une certaine compréhension des enjeux de surveillance numérique et de sécurité en ligne.
Une observation marquante de notre analyse réside dans la coexistence d’une conscience élevée des enjeux avec un écart apparent entre cette conscience et les actions concrètes pour protéger la vie privée en ligne. Cette constatation, confirmée par les résultats du questionnaire, souligne un défi universel : la reconnaissance des risques ne se traduit pas toujours par des mesures proactives.
L’aspect comparatif de nos entretiens prend toute sa dimension lorsque nous considérons notre cercle élargi de contacts, où certaines personnes, bien qu’ayant une connaissance de base des enjeux, n’adoptent pas nécessairement des mesures de protection avancées. Cette distinction souligne la nécessité d’une compréhension approfondie et d’une action proactive, même parmi ceux qui ont déjà une base de connaissances.
La complexité des décisions liées à la sécurité numérique est apparue comme un facteur clé influençant les actions des participants. La difficulté à comprendre les termes et conditions des services en ligne, une préoccupation commune exprimée dans les entretiens et le questionnaire, souligne la nécessité de simplifier ces informations pour encourager des pratiques plus sécurisées.
La question de la confiance envers les autorités gouvernementales et les entreprises, aggravée par la révélation de l’utilisation illégale de la reconnaissance faciale par la police nationale, ajoute une dimension critique. Même parmi des individus bien informés, la confiance dans les institutions reste un élément clé de la prise de mesures.
L’interview de l’activiste numérique du Brésil a enrichi notre compréhension en mettant en lumière des préoccupations spécifiques liées à l’utilisation massive des données pour l’entraînement de l’intelligence artificielle, étendant ainsi le dialogue au-delà des simples considérations de sécurité individuelle.
En conclusion, l’analyse approfondie des entretiens renforce la pertinence des conclusions du questionnaire tout en apportant des nuances précieuses grâce à la connaissance préalable des participants. La nécessité d’une action proactive, la simplification des informations et la question de la confiance émergent comme des domaines clés nécessitant une attention particulière.
Conclusion
À travers notre étude approfondie de la perception des jeunes face à la surveillance numérique et à la protection de leurs données personnelles, plusieurs points importants ont émergé, confirmant la complexité de ce paysage en constante évolution.
Les médias sociaux, étant une partie intégrante de la vie quotidienne des jeunes, émergent comme des catalyseurs majeurs de sensibilisation. Le partage d’informations sur ces plateformes a contribué à élever la conscience collective sur les enjeux liés à la surveillance numérique. En effet, les discussions en ligne créé un espace pour l’échange d’idées et de préoccupations.
Cependant, malgré cette exposition initiale, notre enquête souligne le besoin de sensibilisation plus approfondie, en particulier sur les aspects techniques. Les jeunes expriment un désir d’une éducation formelle qui va au-delà des notions de base, les armant ainsi avec une compréhension approfondie des défis de sécurité numérique.
L’écart entre la conscience et l’action peut également être attribué à l’absence d’habitudes solidement ancrées. Sensibiliser ne suffit pas ! Encourager la mise en pratique de mesures de sécurité numérique devrait être un élément essentiel des initiatives éducatives. Cultiver de bonnes habitudes numériques dès le plus jeune âge pourrait être la clé pour réduire cet écart.
Notre conclusion souligne l’importance de s’adresser spécifiquement aux jeunes de moins de 18 ans. La création d’une culture de sécurité numérique dès le plus jeune âge, à travers des campagnes éducatives ciblées et des programmes scolaires, pourrait être la voie à suivre pour transformer la conscience en action.
Enfin, dans ce paysage complexe de la surveillance numérique et la sécurité en ligne, l’avenir réside dans la combinaison de la sensibilisation continue, de l’éducation approfondie et de l’encouragement à l’adoption d’actions concrètes. Les réseaux sociaux peuvent servir de tremplin pour sensibiliser, mais l’accent doit être mis sur la création d’une culture où la sécurité numérique devient une seconde nature.
Toutefois, cette conclusion appelle à une collaboration globale, impliquant les éducateurs, les plateformes en ligne, les autorités et les parents, pour façonner un environnement numérique où les jeunes peuvent naviguer en toute confiance, conscients des risques et compétents dans la protection de leurs données personnelles.
Annexes
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Journal de bord
Résultats du questionnaire
Documents d’entretiens
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Transcription d’entretien n°1
Date: 1er décembre
Enquêtrice: Nahean Badar (N)
Enquêté: Stéphanie Zhang (S)
Fichier: Interview_Stephanie_Surveillance_VieRéel.mp4
Durée: 09:45
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Transcription
00:14 N: Je te remercie d’avoir accepté de participer à cette interview. Avant de commencer Stéphanie je voulais te rappeler que cet entretien va être enregistré. Est-ce que tu as eu l’occasion de jeter un coup d’œil au formulaire de consentement que je t’ai envoyé par mail?
00:31 S: Oui, j’ai jeté un coup d’œil et justement je voulais te l’envoyer signé.
00:43 N: Bon, en fait, rapidement, je vais te réexpliquer un peu le contexte derrière cet entretien. Donc, nous menons une étude dans le cadre de notre parcours académique pour notre master NET à Paris 8. Et, notre objectif est de comprendre la perception des jeunes sur leur sécurité numérique et leur niveau de compréhension sur ce sujet. Donc, nous souhaitons comprendre ceux qui les empêchent de se soucier davantage de leur sécurité en ligne et sur la protection de leur vie privée et comment nous pouvons agir pour sensibiliser davantage. Je t’avais déjà partagé notre questionnaire que tu as pu répondre, mais aujourd’hui pour cet entretien on aura un peu plus de questions sur la surveillance numérique. Donc cet entretien dure environ 10 à 15 minutes maximum. Est-ce que tu as des questions avant qu’on commence?
01:43 S: Non, tout est clair pour moi.
01:45 N: Parfait, bon, allons-y. Alors Stéphanie, est-ce que tu as déjà entendu parler du système de crédit social et de son utilisation de la reconnaissance faciale en Chine?
01:59 S: Oui, j’en ai entendu parler. C’est un système qui utilise la reconnaissance faciale pour évaluer le comportement des gens.
02:08 N: Oui, c’est ça, exactement. Et donc, comment tu réagis à cette idée que la surveillance soit utilisée pour établir justement ce système de “crédit social” et qui influence la vie quotidienne des citoyens en Chine?
02:26S: Alors, pour moi, je trouve que d’un côté, ça peut être bien que la surveillance dissuade des mauvais comportements et réduise la criminalité. Mais d’un autre côté, je trouve que ça pose un gros problème au niveau de la liberté personnelle. Puisque constamment surveiller, ça limite ce qu’on peut faire sans se sentir jugé.
03:06 N: Est-ce que tu penses justement que ces mesures similaires peuvent être mises en place dans d’autres pays, y compris la France?
03:18 S: Oui, je pense que c’est possible. Vu qu’avec les avancées technologiques, certains pays pourraient envisager des mesures similaires de surveillance: pour diverses raisons, que ce soit pour renforcer la sécurité ou pour réguler le comportement social. Sauf que cela va dépendre beaucoup des valeurs, des lois et de l’intolérance de chaque pays.
03:46 N: Justement en parlant de la surveillance, est-ce que tu as déjà entendu parler du fait que la vidéosurveillance biométrique sera utilisée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024?
04:01 S: Oui, j’en ai entendu parler.
04:05 N: OK, qu’est-ce que tu penses de cette décision? Est-ce que cette vidéosurveillance intelligente qui serait appliquée à un événement aussi majeur pour toi est une bonne idée?
04:19 S: Alors, pour moi, personnellement, je trouve que l’idée d’utiliser la vidéosurveillance est plutôt inquiétante. Cela me semble être une intrusion excessive dans la vie privée des gens et il y a un risque que cela ouvre la porte à des abus de surveillance. La sécurité est importante, certes, mais il est crucial de trouver des solutions qui ne compromettent pas de manière significative nos droits à la vie privée.
04:47 N: Oui, Je comprends. Je partage le même avis que toi. Mais est-ce que tu penses justement que ça pourrait entraîner des conséquences similaires à un crédit social à la française?
05:00 S: Alors en France, non, je ne pense pas que ce système verra le jour. En tout cas pas avant un certain temps, puisque les français ont un fort rattachement à la protection de leur liberté. Et que cela va rendre difficile la mise en place d’un tel système.
05:18 N: Alors, justement passons à notre cas en France. Récemment, je ne sais pas si tu as entendu parler que la police nationale utiliserait illégalement un logiciel de reconnaissance faciale.
05:34 S: Oui, j’en ai aussi entendu parler.
05:36 N: Et comment tu as réagi à cette révélation sur l’utilisation clandestine de la reconnaissance faciale par la police?
05:45 S: J’ai trouvé ça vraiment très inquiétant. L’utilisation clandestine par la police, ça remet en question notre confiance. Et ça soulève de sérieuses préoccupations par rapport à l’habit privé et au droit individuel.
06:06 N: Après avoir entendu parler de cette affaire, est-ce que ta perception de la confiance que tu as dans les autorités a changé?
06:16 S: Alors oui, ça a un peu changé ma perception, mais honnêtement, je n’avais déjà pas une grande confiance envers les autorités. Donc maintenant, avec cette utilisation clandestine, c’est devenu encore pire. Ça a renforcé mes doutes sur leur transparence et leur fiabilité.
06:35 N: Je comprends. Et en général, tu penses que la technologie de la surveillance numérique peut être justifiée pour des raisons de sécurité ou est-ce que ça peut être une intrusion inacceptable dans la vie privée?
06:52 S: Alors c’est une question qui est plutôt délicate. D’un côté, le numérique peut être justifié pour des raisons de sécurité, surtout dans le contexte actuel, mais il y a aussi une ligne qu’il ne faut pas franchir et envahir la vie privée. Donc, il faut essayer de trouver un équilibre entre les deux.
07:14 N: Je comprends. Et justement, à ton avis, quelles devraient être les limites de la surveillance numérique entre ça, pour protéger les droits individuels?
07:25 S: Alors, selon moi, les limites devraient être définies de manière à préserver nos droits. Donc, il sera essentiel d’assurer la confidentialité des informations personnelles. Les citoyens devraient aussi avoir le droit de contrôler, de limiter la collecte, le stockage et l’utilisation de leurs données, sauf peut-être dans les cas où cela est strictement nécessaire pour des raisons de sécurité publique.
07:54 N: Ok, je vois. Et en fait, une dernière question. Si tu avais le pouvoir de changer quelque chose dans la manière dont la surveillance numérique est utilisée, que ferais-tu?
08:10 S: Si j’avais le pouvoir, j’essaierais de renforcer les règles pour protéger la vie privée. Cela signifierait que j’instaurerais des lois plus strictes, une transparence totale sur l’utilisation des données et une surveillance indépendante régulière pour éviter les abus. Et donc l’idée serait de trouver un équilibre entre sécurité et respect des droits individuels.
08:37 N: En effet, je pense que ça va nécessiter des débats encore plus ouverts, à tout type de public. Et ce n’est pas une réponse qui est unique. On va devoir faire des débats, mettre des lois en place pour le définir. Ce n’est pas une question qu’on pourrait répondre avec une réponse unique, n’est-ce pas?
09:06 S: Oui, c’est ça.
09:07 N: Ok, merci Stéphanie, Nous allons arrêter ici notre interview. Je te remercie encore d’avoir participé, de partager ton opinion. Est-ce que tu as des questions peut-être ou des réflexions à ajouter à notre discussion?
09:33 S: Euh, non ça ira.
09:36 N: Parfait. Merci Stéphanie, je te souhaite une bonne soirée et un bon week-end. Au revoir.
09:44 S: Au revoir.Transcription d’entretien n°2
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Date: 02 décembre 2023
Enquêtrice: Nahean Badar (N)
Enquêté: Réléna Lim (R)
Fichier: EntretienAudio_Relena_Enquete.mp4
Durée: 22:53
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Transcription
00:00 N: Allô?
00:01 R: Allô?
00:02 N: Oui, Réléna, tu m’entends bien?
00:03 R: Oui, je m’entends bien.
00:05 N: Alors, ça va?
00:06 S: Oui, ça va et toi?
00:07 N: Ça va très bien, merci. Merci d’avoir accepté de participer à cette interview. Donc avant de commencer, Réléna, je voulais te rappeler que cet entretien va être enregistré. As-tu eu l’occasion de jeter un coup d’œil au formulaire de consentement que je t’ai envoyé par mail?
00:26 R: Oui, je l’ai vu. Je l’ai signé donc je vais te l’envoyé.
00:33 N: Parfait, merci beaucoup. Bon, je vais rapidement te réexpliquer le contexte derrière cette interview. Donc nous menons une étude dans le cadre de notre parcours académique pour notre master à Paris 8 et en fait notre objectif est de mieux comprendre la perception des jeunes sur leur sécurité numérique et leur niveau de compréhension sur ce sujet. Nous souhaitons comprendre ce qui les empêche de se soucier davantage de leur sécurité en ligne et sur la protection de leur vie privée et comment nous pouvons donc agir pour sensibiliser davantage. Il y a des questions sur ces sujets qui te seront aussi posées afin d’avoir ton point de vue. Nous avons prévu environ 30 minutes d’entretien maximum, mais on peut finir ça plus tôt.
01:26 N: Est-ce que tu as des questions avant que nous commençons?
01:29 R: Non, pas de questions.
01:31 N: Super, bon bah allons-y. Alors, commençons un peu par parler de ta perception du monde numérique. Comment décrirais-tu ton niveau de connaissance sur les réseaux sociaux?… Pardon, excuse-moi! Sur les enjeux de la surveillance numérique, y compris des termes comme les cookies ou la collecte de données.
01:56 R: Je dirais que je m’y connais un peu sans pour au tant être une experte dans ce domaine. Pour les cookies, par exemple, je savais vaguement ce que c’était, avant d’avoir eu des cours de droit en informatique en DUT Informatique, qui nous a donné une définition plus exacte des cookies. Du coup, c’est un fichier qui est déposé sur notre appareil pour stocker des informations sur l’utilisateur quand il revisitera le site web. Et ça peut être pour le fonctionnement ou à des fins publicitaires.
02:28 N: Super, tu as très bien défini les cookies, la collecte de données. Justement, comment tu te sens en sachant que des informations personnelles te concernant sont constamment collectées en ligne?
02:42 R: Moi je me dis qu’on est une donnée parmi des milliards ou des millions, alors tant que ça ne me porte pas préjudice, je n’y pense pas trop. À moins qu’il y ait vraiment une personne qui… veulent connecter mes données pour faire n’importe quoi avec. Je pense pas qu’il y est qui que ce soit dans ce monde qui veulent faire ça, mais après sinon si je peux refuser des cookies, je le fais. J’essaie de pas trop partager quoi que ce soit qui puisse m’identifier dans la vraie vie donc dans un sens où je fais attention pour pas avoir trop d’inquiétude là dessus.
03:18 N: D’accord, mais est-ce que tu as peut-être d’autres inquiétudes particulières en matière de vie privée en ligne? 03:25 R: Par exemple, je n’ai pas trop envie que mon entreprise trouve des informations sur mes réseaux sociaux parce que c’est des comptes publics et c’est déjà arrivé une fois. Par exemple, j’avais sur mon CV le nom de mon github, qui était un pseudonyme que j’avais utilisé sur un de mes réseaux sociaux. Donc mon tuteur avait trouvé quelque chose. On en a parlé et je lui ai dit que je voulais pas trop qu’il aille voir ça. Donc j’ai changé mon nom. Et oui, en fait, même si c’est les comptes publics, je considère que ça fait partie de ma vie personnelle. Il y a beau ne pas avoir de photos de moi ou des informations qui vont m’identifier. Je pense que si tu connais mes goûts, il y a moyen de savoir que c’est moi. Donc je préfère le garder pour moi. 04:14 N: D’accord.
04:15 R: Ce que je craint c’est qu’on trouve des photos de moi, à part sur mon LinkedIn, ou alors que mon adresse mail fuite, parce que j’en ai déjà une qui a fuité, et je reçois plein de spam dessus, c’est un peu embêtant.
04:27 N: Ah oui… Est-ce que le fait que tu veux pas que tes comptes réseaux sociaux soient visibles pour tout le monde, c’est parce que tu penses que ton comportement sur les réseaux sociaux, sur la vie en ligne, est différent par rapport à ta vie réelle?
04:46 R: Oui, je dirais que sur mes réseaux sociaux, je partage plus tout ce qui est par rapport à mes centres d’intérêt. Et c’est plutôt quelque chose que je garde pour moi dans la vraie vie. En fait, je n’en parle pas trop. Je suis discrète.
05:00 N: Je vois que tu fais assez attention par rapport au contrôle de tes données personnelles. Pareil, j’essaie aussi de faire attention, de ne pas divulguer mes mails ou mes autres informations personnelles sur Internet. Par exemple, je privilège l’utilisation des mails temporaires ou même pour les cookies, il y a plusieurs extensions que j’utilise aussi. Est-ce que toi aussi tu fais d’autres choses pour protéger ta vie numérique, pour éviter qu’ils soient exposés, exploités? Qu’est-ce que tu fais pour les empêcher spécialement?
05:39 R: Oui, moi aussi j’évite d’accepter les cookies autant que je peux, sinon seulement les cookies nécessaires. Et même si j’interagis sur les réseaux, c’est toujours sous un pseudonyme, pas de vrai nom, pas de prénom, pas de photo de ma tête, quoi que ce soit. J’évite d’enregistrer ma carte bancaire ou mes mots de passe sur les sites? J’utilise plutôt un gestionnaire de mots de passe. Récemment, j’ai changé le navigateur. Je suis passée sur Brave car il y a le côté “protection de la vie privé” qu’il n’y a pas sur Chrome il me semble. En plus le navigateur ressemble à Chrome, donc en fait ça me change presque rien. Et, pour les mails temporaires, j’en ai entendu parler. C’est des alias, je crois. Quand tu t’inscris sur des sites, ça fait plus pratique, parce que c’est des adresses mails qui te redirigent vers ta vrai adresse mail, et tu peux les désactiver quand tu t’en sers plus, donc les sites n’ont plus accès à ta vrai adresse mail. Je pense que ça peut être utile et je pense m’en servir dans le futur.
06:49 N: Oui, ça serait vraiment une très bonne alternative. Et c’est une très bonne alternative d’utiliser justement Brave. Je l’utilise moi aussi, que ce soit sur l’ordinateur ou au téléphone. C’est vraiment très pratique. Est-ce que tu as d’autres mesures spécifiques comme l’utilisation de VPN ou encore la gestion des paramètres de confidentialité?
07:10 R: Pour le VPN, je n’ai pas pensé à l’utiliser parce que pour moi c’était payant. Après je ne me suis pas assez informée dessus mais je pense qu’il doit y en avoir des gratuits. Et sinon, je vide les cookies de temps en temps, même si je dois me reconnecter sur le site.
07:30 N: Oui. Après, est-ce que tu serais prête à payer pour protéger tes données personnelles? Par exemple, l’utilisation des VPN, certes c’est payant mais est-ce que tu serais un jour prête à payer pour les protéger tes donnée?
07:45 R: Là tout de suite, oui … peut-être. Mais faut que je m’informe un peu plus dessus pour savoir si j’en ai vraiment besoin.
07:54 N: Ok, je vois. Et comment en fait, Réléna, tu définirais l’équilibre entre la surveillance en ligne et le respect de la vie privée?
08:09 R: Moi je pense qu’on peut avoir les deux. Si tu sécures tes données et que tu fais attention, ta vie privée sera assez préservée. Peut-être pas totalement mais en grande partie quand même.
08:23 N: Oui, je vois. As-tu peut-être déjà été témoin des situations de surveillance en ligne qui t’ont préoccupé?
08:31 R: Non.
08:35 N: Ok. Si je te demande si tu avais le pouvoir de changer une chose dans la collecte de données en ligne, qu’est-ce que ça serait et pourquoi?
08:46 R: Déjà, peut-être demander le consentement pour la collecte de données. Et surtout, j’ai remarqué qu’il y avait des sites qui ne te proposent pas de refuser les cookies et tu dois les accepter sinon ils t’obligent à t’abonner si tu ne les acceptes pas. Et ça, je t’avoue que ça m’insupporte un peu: par exemple, les sites de presse. Et en plus, il me semble que c’est interdit.
09:11 N: C’est ça.
09:12 R: T’es obligée de… 09:14 N: Proposer une option de refuser? 09:16 R: Oui, c’est ça. 09:17 N: Oui, justement, c’était la CNIL qui avait mis en place ça en Europe. Mais oui, malheureusement, les sites ont trouvé d’autres alternatives, c’est-à-dire de demander de payer. Après, ça arrive souvent avec des médias informationnels comme le Monde qui te demande de payer. Peut-être tu fais référence à ces sites là? 09:36 R: Oui, justement récemment j’ai vu qu’il y a même Larousse qui faisait ça alors que c’est que des définitions. 09:43 N: Du coup tu fais quoi? Tu acceptes les cookies?
09:46 R: Bah pour Larousse, oui mais pour les autres sites je passe mon tour
09:50 N: Ok. Et penses-tu que justement en fait la plupart des gens se soucient suffisamment de leur vie numérique en général par rapport à leur vie réelle?
10:02 R: J’en connais qui font bien attention et qui sont vraiment très soucieux de ça. D’ailleurs j’ai pu en apprendre de leur part. Mais après je pense que la plupart quand même n’est pas tout à fait au courant et ne fait peut-être pas assez attention. 10:17 N: Et penses-tu en fait que les jeunes d’aujourd’hui devraient être mieux informés sur ces questions de sécurité numérique et de surveillance étant donné qu’ils sont les plus exposés à ça ?
10:30 R: Oui, clairement je pense qu’ils devraient être plus informés parce que c’est eux qui peuvent avoir plus de soucis, même si les personnes âgées peuvent en avoir aussi. Mais après les jeunes, j’en connais qui postent pas mal de photos d’eux ou parfois des détails de leur vie privée sans vraiment savoir l’impact que ça pourrait avoir.
10:51 N: Justement tu penses que peut-être, par exemple toi tu es au courant par rapport à tous ces enjeux, parce que tu as suivi une formation en DUT Informatique. Tu as suivi des cours qui parlait de ça. Est-ce que tu penses que donner des cours à des jeunes serait une bonne mesure pour les sensibiliser davantage? 11:11 R: Oui, donner des cours en fait ça pourrait être…
11:15 N: L’école pourrait jouer le rôle, de donner un cours par rapport à la surveillance numérique ou la sécurité en ligne, que ce soit au collège ou lycée?
11:24 R: Ouais, ça serait important je pense, parce qu’on est plus en plus exposé aux numériques maintenant. Moi-même j’ai appris des choses par les cours, mais sinon par des vidéos, des posts sur les réseaux sociaux, en montrant des exemples, des conséquences qu’il y a eu dans la vraie vie pour sensibiliser, ça pourrait déjà être accessible et plus rapide à lire ou à voir. Ca pourrait pousser ces personnes à aller chercher sur internet des articles plus détaillés qui en parlent. Rien que ça, ça pourrait être bien déjà, mais des cours à l’école, ça serait bien.
11:59 N: Effectivement, puisqu’ils sont souvent sur les réseaux sociaux, ça pourrait être un bon moyen de les sensibiliser à travers les réseaux sociaux. Donc c’est un peu aussi les rôles des adultes à justement créer des vidéos, peut-être où même le gouvernement peut passer par des créations de vidéos, que ce soit par Reels ou TikTok pour les sensibiliser.
12:21 N: Selon toi, est-ce que le monde numérique devrait susciter autant d’inquiétudes que le monde réel?
12:29 R: Si on met trop de gens sur le monde numérique, oui, il faudrait qu’on soit plus informés dessus. Et même pour ceux qui ne sont pas beaucoup dessus, qui ne sont pas beaucoup sur les réseaux, ça ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas faire attention, même si ils ont déjà moins de risques, eux aussi, si jamais ils utilisent un jour, il faut qu’ils fassent attention.
12:49 N: Oui … On en a parlé jusqu’ici de la sécurité et de la surveillance numérique en ligne, mais sais-tu qu’il y a également de quoi s’inquiéter sur la surveillance numérique dans la vraie vie? 13:02 R: Dans la vraie vie… là tout de suite, je ne vois pas exactement de quoi tu veux parler. 13:08 N: Par exemple, est-ce que tu as entendu parler du système de crédit social et de son utilisation de la reconnaissance faciale en Chine?
13:17 R: Oui, ça j’en ai entendu parler.
13:18 N: Et donc comment tu réagis face à cette idée que la surveillance soit utilisée pour établir un crédit social et qui influence la vie quotidienne des citoyens chinois?
13:33 R: Moi je trouve ça assez terrible comme système parce que suffit d’une faute et ta vie peut être complètement fichue tandis que d’autres sont complètement privilégier en suivant un bon score. En fait, c’est presque utopique pour moi, ça crée une hiérarchie sociale et on pourrait même en devenir superficiel juste pour avoir un bon score. En tout cas, ce n’est pas pour moi ce système. Je trouve que c’est trop envahissant parce que tu as beau ne pas être quelqu’un d’important, tu es quelqu’un de complètement lambda, tu es sous une constante surveillance. En fait, pour moi, c’est plus utile pour la criminalité, je l’accorde, mais ça se passe trop intrusif.
14:12N: Pour la sécurité nationale, ça pourrait être bien, mais sinon c’est pas très pratique pour la vie privée.
14:17 R: Oui.14:18 N: Penses-tu justement que des mesures similaires pourraient être mises en place dans d’autres pays, y compris en France?
14:26 Dans d’autres pays, je pense que ça pourrait être possible. Peut-être en Corée, parce que là-bas, au niveau de la technologie, ils sont assez avancés et puis… Je sais pas, j’ai l’impression qu’ils visent pas mal la perfection. Enfin, je dis peut-être n’importe quoi, mais oui… Après en France si on met ça, c’est sûr que tout le monde va manifester. On ne va pas vouloir que ce système soit mise en place. Et je ne sais pas si on a vraiment les moyens pour ça d’ailleurs. 14:56 N: Oui peut-être. Justement en parlant de ça, je pense qu’on a les moyens. Est-ce que tu étais au courant que la vidéosurveillance biométrique serait utilisée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024? 15:10 R: Ah non, ça je n’étais pas au courant.
15:14 N: En fait, l’article de Le Figaro, qui a été publié le 31 mars 2023, rapporte que les députés français ont autorisé l’application de la vidéosurveillance intelligente, donc la vidéosurveillance biométrique, aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Donc cela pose des inquiétudes chez nombreuses personnes, dont l’auteur qui a publié cet article. Selon lui, ça pourrait constituer une menace pour les libertés fondamentales car elle permet une surveillance systématique et généralisée de la population.
15:53 R: Ok… En soit, c’est pour vérifier qu’il n’y ait pas d’individus suspects dans le tas, non ? Ça peut être utile dans une certaine mesure, mais c’est vrai que c’est pas rassurant d’être pisté et surveillé comme ça, surtout en tant que citoyen lambda en France.
16:07 N: Effectivement, Oui. Leur but c’est justement de détecter des comportements un peu bizarres, suspects… Mais en fait, qui dit qu’après les Jeux Olympiques, ils vont l’enlever et qu’ils ne vont pas la garder justement. Donc il y a cette inquiétude là, je comprends.
16:39 R: Après je trouve que sans le système de score et de désavantages et tout, je pense que c’est déjà mieux que le crédit social en Chine. 16:46 N: Oui, oui ça c’est sûr. Mais on a un autre cas justement en France. Est-ce que tu as entendu que la police nationale utiliserait illégalement un logiciel de reconnaissance faciale?
16:59 R: Euh… non, non je crois pas.
17:02 N: En fait, selon un article publié le 14 novembre 2023, sur le site disclose.ngo, c’est un média investigatrice, la police nationale française utilise secrètement, illégalement, un logiciel de reconnaissance faciale fourni par la société israélienne BriefCam, depuis 2015. Le logiciel appelé “Vidéosynopsis” permet non seulement de traquer les individus via des caméras, mais aussi d’analyser des visages. Autrement dit, elle permet de détecter, de suivre, d’extraire et de classer des individus en fonction de leur visage. Et en fait, le ministre de l’Intérieur aurait dû mener une analyse d’impact relative à la protection de données et la soumettre à l’administration indépendante qui est la CNIL avant le déploiement. Cependant, cette étape n’a pas été réalisée en mai 2023 comme l’exige la loi.
18:05 N: Est-ce que tu penses que cette utilisation de vidéosurveillance peut être justifiée pour des raisons de sécurité ou ça peut être une intrusion à la vie privée?
18:18 R: En fait, dans le sens où ça peut être utile pour la criminalité. Il faudrait éviter que ça soit utilisé secrètement. Il faut demander le consentement. Je peux comprendre pourquoi c’est utilisé. En fait, ça peut être utile pour dissuader les gens de commettre des crimes ou d’avoir des mauvais comportements. Sinon, je trouve ça intrusif, surtout si ça n’a pas été légalisé -
18:52 N: Ça n’a pas été validé par la loi. C’est ça qui a posé le problème.
18:57 R: Oui, moi, ce serait plutôt ça qui me poserait problème aussi. J’ai pas envie d’être pister et surveiller alors que je ne sais même pas.
19:05 N: Oui. A ton avis, quels devraient être les limites de la surveillance numérique pour protéger les droits individuels?
19:17 R: Déjà, je pense qu’on devrait en être informés et qu’ils devraient nous demander notre consentement.
19:26 N: Effectivement. Et, si tu avais le pouvoir de changer quelque chose dans la manière dont la surveillance numérique est utilisée aujourd’hui, que ferais-tu? 19:38 R: Pour le moment, répondre à cette question, je ne saurais pas trop parce qu’il faudrait que je m’informe un peu plus. Mais je pense que déjà, si j’avais du pouvoir, je ferais en sorte que ça soit clair et que les gens soient au courant, qu’on soit transparent sur la manière dont la surveillance numérique est utilisée et comment ça impacte nos données personnelles etc.
20:08 N: Oui, je partage de même avis que toi. Peut-être aussi qu’on pourrait limiter justement la collecte des données et augmenter plus la sécurité en général en ligne, dans la vraie vie, mais avec le respect, de façon éthique. 20:31 N: Est-ce que peut-être tu as d’autres questions à ajouter à notre discussion ou des réflexions?
20:37 R: Je dirais que pour certaines questions, j’ai eu un peu de mal à répondre parce que soit je n’étais pas assez informée dessus ou soit je n’avais pas tout à fait compris. Par exemple, la question pour l’équilibré entre la sécurité des données et le respect de la vie privée. Pour moi c’était un peu pareil donc je ne savais pas trop quoi répondre. Sinon je trouve que c’est très intéressant comme sujet et comme une façon d’avoir des avis pour votre projet. J’aurais pu apprendre certaines choses et réfléchir à mes propres comportements, mettre des mots dessus. Des fois c’est vrai que je n’y pense pas forcément parce que je fais tout ça naturellement. C’est bien de pouvoir l’expliquer en mettant des mots dessus. J’espère que ça pourra vous être utile.
21:35 N: Oui, ça été très utile. J’ai pu remarquer également que tu as commencé à prendre des mesures pour faire plus attention à tes données personnelles qui sont diffusées en ligne. Donc, ça c’est bien. Tu as commencé déjà à chercher des alternatives, donc je pense que c’est ce qu’on doit tous faire. C’est une très bonne initiative. 21:59 N: merci Réléna, on a pu couvrir beaucoup de sujets liés à la surveillance et la sécurité numérique. Je te remercie d’avoir partagé tes connaissances et ton opinion sur ce sujet là. On est à 22 minutes, c’est plutôt pas mal, on est dans le temps. Je te remercie pour le temps que tu as pris. On va arrêter ici notre interview. Je te remercie aussi pour envoyer d’avance le formulaire de consentement. Ce sera dans la même mail. 22:32 R: Ok. De rien et merci aussi pour l’interview. C’était intéressant. 22:39 N: Merci beaucoup. Je te souhaite une bonne semaine et un bon week-end. Et on fera encore d’autres débats la prochaine.
22:49 R: Ok, ça marche. 22:50 N: Merci beaucoup, au revoir.
22:52 R: au revoir.
Transcription d’entretien n°3
Date: 15 décembre 2023
Enquêtrice: Laila Lorenzon (L)
Enquêté: Eloi Leones (E)
Fichier: XXX
Durée: 22:39
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Transcription
L: Bonjour. Merci beaucoup d’avoir accepté de participer à cet entretien. Comment ça va?
E: Ça va bien, et toi?
L: Bien aussi, merci. Avant de commencer, je voulais rappeler que cet entretien est enregistré. Vous êtes d’accord avec ça?
E: Oui, je suis d’accord.
L: Merci. Je vais rapidement expliquer le contexte de cet entretien. Dans notre parcours académique pour notre Master en Humanités Numériques on fait une étude pour mieux comprendre la perception des jeunes sur la sécurité numérique et leur niveau de compréhension de ce sujet. Nous souhaitons comprendre ce qui l’empêche de se soucier davantage de la sécurité en ligne et de la protection de la vie privée et de comment nous pouvons agir pour s’en civiliser davantage.
L: Donc des questions sur ce sujet seront posées à fond pour avoir ton point de vue. Et nous avons prévu environ de 15 à 20 minutes pour l’entretien. Donc nous pouvons commencer?
E: Oui.
L: Parfait. Pour commencer, on peut parler un peu de ta perception du monde numérique. Comment décrirais-tu ton niveau de connaissances sur le enjeux de la surveillance numérique et comment tu compris le terme de la coquille ou la collecte de données?
E: Je crois que je suis avancé, très avancé dans cette question parce que, comme je t’ai dit, j’ai déjà travaillé avec ça. J’ai participé autant qu’activiste digital au Brésil, au travail. J’ai été activiste numérique, si on peut dire ça. Et j’ai aussi travaillé en tant que journaliste avec le journalisme numérique, c’est un type de journalisme qui utilise les données, les bases des données pour faire, comment dire, des stories, des rapports, des reportages ou choses comme ça. J’ai aussi travaillé j’ai participé à la création d’un événement qui s’appelle Crypto Funk au Brésil dont on a parlé sur cette question de la surveillance numérique par le favela à Rio de Janeiro. J’étais toujours en train d’essayer de parler, d’améliorer la communication sur cette question à des gens qui ne connaissent pas beaucoup.
L: Parfait, merci. Comment t’es-tu en sachant que des informations personnelles te concernant sont complètement collectées en ligne?
E: Je n’aime pas ça parce que c’est difficile parce que parfois on a des consentements des utilisations mais la majorité des fois, on n’a pas le consentement, on ne sait pas ce que les entreprises peuvent faire avec notre donnée. S’ils vendent, s’ils utilisent pour quelque type de recherche qu’on ne sait pas… Je ne sais pas, c’est bon. Oui.
L: Est-ce que tu as des inquiétudes particulières en matière de vie privée en ligne? Et pourquoi? Dans le sens de… Il y a une chose spécifique que t’enquêtez plus avec ces partages de données?
E: Oui, ce que je m’enquête plus… Enquête? Je m’enquête plus dans les derniers mois ou dans les dernières années. C’était cette utilisation massive de données pour entraîner l’intelligence artificielle parce que ça a beaucoup d’utilisation de données massives des réseaux sociaux, des autres collectages, des autres entreprises. Il y a aussi la question de la loi de la création, la loi de droit d’ auteur, qu’ils utilisent tous les arts des artisans pour créer de nouveaux types d’art, pour gérer des images, des musiques, même notre voix, mais sans consentement de nous. Et ça, ce sont les types de choses que prendraient ma… C’est un peu difficile de parler ça en français parce que je ne parle pas beaucoup de vocabulaire en français.
L: Mais tu peux dire en anglais si tu veux.
E: Ok, non, en français.
L: Les mots en anglais, c’est comment je parle.
E: Tu peux me rappeler la question s’il te plait?
L: Non mais c’est déjà très bien. Je voudrais seulement demander un petit peu sur la loi des droits que vous avez dit. Les droits d’auteur?
E: Oui. C’est les droits de création de l’image, de la descente, tout. Toutes les créations que les artistes ou quelqu’un qui a, si les autres vont utiliser avec la finalité de générer quelque chose et de gagner de l’argent avec cette utilisation de cette création qui est le moyen final que les intelligences artificielles utilisent pour faire un autre type de création à partir de ce qui a été créé déjà. Ça me préoccupe beaucoup en tant qu’artiste et en tant que citoyen parce que ce sont, comme je dis, ce sont de grosses, massives données qui sont utilisées pour faire ça sans consentement.
L: Maintenant il y a beaucoup d’ IA générative qui créent des scripts et tout ça pour avoir de nouvelles choses qui n’est pas vraiment création parce que c’est…
E: Oui c’est l’espace des vrais créateurs.
L: Oui, exactement. Ça c’est fait avec des données publiques, je sais que c’est beaucoup de films que les IAs analysent et créent en ce sens.
E: Oui, oui. Mais je ne suis pas aussi apocalyptique. Je sais que la technologie, elle nous aide beaucoup, mais le grand problème pour moi, c’est les consentements et c’est les types d’utilisation qu’on ne sait pas qui sont faits.
L: Il n’y a pas de transparence. Donc, qu’est-ce que tu fais pour protéger ta vie numérique, pour éviter que tu sois exposé, exploité? Donc, il y a quelques outils que tu utilises pour protéger tes données, ou quelques actions que tu penses?
E: Je suis un peu nerd, si on peut dire ça. Parce que je suis toujours un peu préoccupé avec ça. Je suis en train de lire les droits des consentements, des données, des choses.
L: Les droits des utilisateurs? Oui. Ah, ça fait très bien. Personne ne fait ça.
E: Mais je ne suis pas le type de gens qui dit que tout le monde doit faire ça parce que je sais que les entreprises, elles essayent de ne pas faciliter l’utilisation. Pour faire le plus compliqué possible. Oui, pour que les gens n’aient pas les connaissances de ce type de choses. Mais c’est une chose que j’aime faire et que je recherche beaucoup. Les choses que j’ai faites, c’est les choses que je crois tout le monde doit faire: être un peu en connaissance des moyens, des droits de l’auteur, des droits de donner, des droits en tant que citoyen, de la vie numérique et nos droits. Et savoir, parce que je crois qu’en ce moment, il n’y a pas grand-chose que nous comme individus pouvons faire, on doit faire pression sur le gouvernement pour avoir des réglementations et pour créer une législation efficace, pour nous protéger.
L: Comment définir à tous l’équilibre entre la sécurité en ligne et le respect de la vie privée?
E: Ça veut dire?
L: Ça veut dire comment on peut avoir une sécurité en ligne qui respecte la vie privée. Il y a des choses que les entreprises peuvent faire pour sauvegarder notre sécurité en ligne?
E: Il y a beaucoup, il y a plein de choses qu’on peut faire. On peut commencer à offrir les algorithmes des réseaux sociaux parce qu’on peut voir avec ces plans de Meta et plus récemment le Twitter X à offrir leur algorithme pour qu’on puisse comprendre comment ça marche, ce truc. Personne ne sait. On peut commencer avec ça. Parce que dans les années dernières, on a vu que le discours de la haine a beaucoup grandi. Et c’est arrivé à cause de la situation des algorithmes qui font remonter ces problèmes, de la ponctuation de ce qui est important et ce qui n’est pas important. Et ça on peut voir, ça a donné un lieu plus grand pour les personnes en train de se faire croire, et pour les personnes qui ne sont pas progressives. C’est la première chose que nous pouvons faire, et la principale, je crois.
L: Est-ce que tu as déjà été témoin de la situation de surveillance en ligne?
E: Ah oui, bien sûr. Comme je t’ai dit, au Brésil j’étais activiste, et ça je pouvais voir beaucoup de choses. J’ai travaillé avec un journaliste qui a vécu dans une favela à Rio de Janeiro et il était toujours sur un pseudonyme en ligne, mais avec la puissance de l’État et les policiers, il était toujours en train de dénoncer les inégalités de la police. Les abus sont beaucoup présents dans les favelas. Et la police arrivait facilement à trouver où il habitait, donc ils sont apparus chez lui pour faire des menaces et dire qu’ils étaient toujours là et pour dire “on sait qui tu es et on est ici. Il n’y a pas de pseudonyme qui peut protéger”. Ça a été un truc très grave parce que c’est la violation de notre vie privée, de la vie d’un journaliste qui est toujours en train de garantir la transparence entre l’Etat et les citoyens. C’est son travail seulement. C’est bizarre.
L: Et pensez-vous, que la plupart des gens se soucient suffisamment de la vie numérique par rapport à la vie réelle?
E: Oui, je crois que tout le monde s’en préoccupe un peu, mais comme je t’ai dit, c’est un peu difficile de comprendre, forcément parce que les entreprises et les startups ne veulent pas que l’on puisse tout savoir. Quand on va s’inscrire, on va offrir une compte sur Facebook, par exemple. Même la typographie, elle est faite d’une manière qui sera difficile de lire, qui ne sera pas intéressante. C’est une langue très juridique. Qui va lire ça? C’est une information très difficile. Qui va comprendre ça aussi?
L: Donc pensez-vous aussi que les jeunes devraient être mieux formés sur la question de la sécurité et être aussi surtout plus impliqués sur la lutte contre la violation de la vie privée?
E: Je crois que ce ne sont pas forcément les jeunes, je crois que ça c’est un devoir des hommes politiques et d’Etat. Mais c’est très lent. Et pendant ça, les entreprises font ce qu’elles veulent.
L: Mais dans ce sens, qui pensez-vous que doit être le principal agent de parler avec l’État parce que l’État, il même ne pourrait pas faire les choses, faire les changements. Donc qui sont les acteurs qui doivent lutter parce qu’on a des changements de réglementation?
E: Il y a des très grands activistes qui font déjà ça. C’est déjà un. Il y a aussi les journalistes qui sont toujours en train de faire des stories, des journalismes en fin, de porter plainte. Il y a aussi de grands chercheurs et des académiciens qui étudient sur ça.
L: Et avez-vous des suggestions sur la façon dont nous pouvons sensibiliser davantage les gens à ces questions? Parce qu’on comprend que oui, ces organisations doivent jouer un rôle principal, mais aussi la connaissance des gens et être consciente de tout ça, plus il y a de gens conscients, mieux c’est. Donc, avez-vous des suggestions pour que les gens soient plus intéressés dans ce type de questions de surveillance, de sécurité?
E: Je crois qu’on doit faire un type d’enseignement dans l’école. Mais ce n’est pas un enseignement surtout de vigilance, c’est au tour de l’utilisation numérique en ligne parce que les outils numériques sont là, je ne sais pas s’il y a ça en France, mais on doit comprendre comment on l’utilise, comment utiliser parce qu’il y a des fake news, il y a toutes ces choses là Tout commence avec l’éducation.
L: Et en général, pensez-vous que la technologie de surveillance numérique peut être justifiée pour des raisons de sécurité? Est-ce que c’est une intrusion inacceptable à la vie privée ou il y a des cas que ça peut être justifié?
E: Comme la démocratie, on doit protéger même les droits des gens qui ne vont pas être démocratiques. La surveillance ne peut pas être utilisée comme justificatif de ça, de la sécurité nationale. On doit être transparent, on doit être toujours en partage, en parlant avec la société civile et la société civile organisée. On doit dans ce moment être très ouvert et démocratique et je ne crois pas qu’on doit utiliser ce justificatif de réduire la criminalité pour utiliser la surveillance.
L: Et dans ce sens, que penses-tu que doivent être les limites de la surveillance numérique pour protéger le droit individuel? Dans le sens où commence le droit individuel et où arrête sa surveillance parce que maintenant on a des caméras, il n’y a pas de reconnaissance faciale dans toutes les caméras mais on a les caméras sur la place publique et tout ça. Donc quel est votre avis sur ça? Où commence le droit individuel et comment ça s’équilibre?
E: Je n’ai pas la réponse sur ça parce que ça c’est une chose un peu plus philosophique et des gens qui faisaient ce type de recherche, je crois que c’est plus profond que je peux…
L: Et si tu avais le pouvoir de changer quelque chose dans la manière dont la surveillance numérique est utilisée, que ferais-tu?
E: J’ai commencé à créer une législation très forte sur cette question. C’est ça.
L: Et avoir une agence pour vérifier si ça arrive comment t’a dit.
E: Oui, aussi. Ça c’est parti de la création.
L: Oui, exactement. Merci, nous avons couvert beaucoup de sujets liés à la surveillance et la sécurité numérique. Merci sincèrement d’avoir partager tes connaissances et opinions. Et si vous avez d’autres questions pour ajouter à notre discussion, s’il vous plaît. Merci beaucoup pour le temps. On va arrêter ici notre entretien. J’ai également remercié d’avoir l’autorisation pour enregistrer tout ça. Merci beaucoup.
E: De rien. C’est ça.