Compte rendu d'enquête
Infobésité Numérique
Introduction
Contexte:
Dans le monde d’aujourd’hui, l’information est omniprésente. Elle
influence nos vies, nos interactions et notre compréhension du monde.
Face à ce flux constant d’informations, il est important de savoir gérer
l’information de manière responsable.
L’évolution rapide des technologies de l’information a engendré une explosion sans précédent de la quantité de données disponibles, créant ainsi un environnement où l’infobésité devient une réalité omniprésente. Cette surcharge informationnelle impacte non seulement nos habitudes de consommation d’information, mais également nos performances au travail, nos interactions sociales, et même notre bien-être mental.
Au cœur de cette enquête, nous nous attacherons à dévoiler les multiples facettes de l’infobésité, en mettant en lumière ses manifestations dans divers contextes.
- Comment cette avalanche de données influence-t-elle nos processus décisionnels au sein du monde professionnel ?
- Dans quelle mesure notre compréhension du monde est-elle déformée par cette surabondance d’informations dans notre sphère sociale ?
- Comment notre santé mentale est-elle affectée par une exposition constante à cette masse informationnelle ?
Pour répondre à ces questions cruciales, notre méthodologie combine des entretiens approfondis avec des individus provenant de divers milieux, un questionnaire minutieusement conçus pour recueillir des données quantitatives, et des analyses qualitatives pour explorer les expériences subjectives liées à l’infobésité. En examinant les réponses à ces diverses méthodes, nous espérons dégager des tendances, des patterns comportementaux, et des stratégies adoptées par les individus pour faire face à ce défi contemporain.
L’objectif ultime de cette enquête est d’apporter des insights pertinents pour mieux comprendre l’impact de l’infobésité sur nos vies quotidiennes et d’identifier des pistes de solutions permettant une gestion plus efficace de cette surcharge informationnelle. En explorant ces questions, nous aspirons à contribuer de manière significative à la recherche sur ce phénomène émergent qui façonne incontestablement notre monde moderne.
#numérique #effetdel’infobésité
Problématique :
Nous nous proposons de nous interroger dans ce présent travail
sur« l’infobésité » et son impact sur notre vie personnelle et
professionnelle. En étudiant de près ce phénomène, il nous semble
possible d’apporter des réponses à des interrogations telles que : Quel
impact a l’infobésité sur notre quotidien ? Comment pouvons-nous établir
des limites claires pour notre consommation d’informations en ligne
afin
de nous préserver ?
Hypothèses :
Pour répondre à notre problématique, nous allons émettre quelques
hypothèses que nous
allons confirmer ou infirmer à la fin de notre recherche :
- L’infobésité aurait un impact négatif sur notre vie professionnelle et
personnelle
- L’infobésité serait la cause de plusieurs troubles (stress, anxiété,
surmenage…)
- La bonne gestion de l’information pourrait contribuer à une meilleure
santé mentale
Méthodologie de l’enquête :
Dans cette étude, nous avons adopté une approche méthodologique mixte, combinant des éléments quantitatifs et qualitatifs. Cette fusion méthodique permet une exploration approfondie et nuancée du sujet de recherche, offrant ainsi une compréhension holistique des phénomènes étudiés.
Questionnaire :
Analyse de notre questionnaire :
La première partie de notre questionnaire a permis d’obtenir des données
pertinentes sur la démographie de notre échantillon, révélant des
tendances significatives. Notamment, la majorité des participants sont
jeunes, entre 18 et 24 ans, avec une prédominance féminine. Ces
résultats mettent en lumière l’importance de cibler cette tranche d’âge
spécifique dans le contexte de l’infobésité, car ils sont souvent les
utilisateurs les plus actifs des médias sociaux. L’analyse des
dispositifs utilisés pour chercher des informations révèle une forte
dépendance aux smartphones et une utilisation fréquente de plus de
quatre plateformes sociales, dont Instagram et YouTube. Ces chiffres
soulignent l’intégration omniprésente des médias sociaux dans la vie
quotidienne de vos participants, ce qui peut avoir des implications
importantes sur la gestion du temps et de l’information.
En se concentrant sur l’impact émotionnel, les réponses à la question sur la consultation des réseaux sociaux dès le réveil suggèrent une habitude répandue, pouvant potentiellement influencer la santé mentale. L’observation selon laquelle la majorité a affirmé ressentir rarement du stress, de l’anxiété ou de la fatigue mentale lors de l’utilisation des réseaux sociaux est intéressante. Cela peut indiquer une certaine résilience ou un équilibre perçu dans la gestion de l’infobésité chez ces individus. Cependant, l’interrogation sur la fatigue mentale liée au travail révèle une réponse différente, avec une majorité signalant ressentir parfois de la fatigue mentale. Cette divergence suggère que l’infobésité peut être perçue différemment en fonction du contexte, avec des implications potentielles sur le bien-être au travail. En somme, ces données offrent une base solide pour discuter des relations complexes entre l’infobésité, les habitudes numériques et la santé mentale des salariés beaucoup plus.
Les entretiens :
Perspectives méthodologiques :
Notre travail n’a guère la prétention de présenter une enquête
exhaustive sur la question de l’infobésité, néanmoins, nous tenterons à
travers une analyse qualitative et non quantitative de comprendre d’une
part l’impact de la consommation excessive de l’information et d’autre
part les possibilités d’une meilleure gestion de l’information.
Nous nous intéressons particulièrement aux consommateurs (étudiants ou
travailleurs) en essayant de nous interroger sur la manière dont ils
consomment l’information.
Afin de prétendre à une meilleure compréhension de l’infobésité chez les
consommateurs, nous avons mené des entretiens semi-directifs qualitatifs
avec d’une part les jeunes étudiants, et d’autre part avec des
travailleurs plus âgés. Nous nous sommes appuyés sur la méthode de
l’enquête par entretien car cette méthode de recueil de données est
mieux adaptée à notre recherche.
Les entretiens ont été réalisés sous forme d’enregistrements audio à
l’aide d’un Smartphone. Nous les avons par la suite retranscrits en
intégralité afin de procéder à des analyses thématiques.
Protocole d’enquête :
Nous nous sommes appuyés sur la méthode de l’enquête par entretien car
cette méthode de recueil de données est préconisée pour mieux cerner
notre sujet de recherche. En effet, les entretiens s’adaptant mieux aux
objectifs de notre recherche dans la mesure où ils requièrent des
réponses assez longues où l’enquêté est à même d’étaler sa réponse, de
la clarifier ou de la nuancer, ils offrent ainsi une certaine liberté de
réplique.
Nous avons accordé une attention toute particulière à la préparation
des entretiens.Dans un premier temps, nous avons défini les objectifs et
les questions de recherche:
Que cherchons-nous ? Ensuite nous avons délimité le territoire de la
recherche :
Auprès de qui allons-nous recueillir des données ?
Puis, nous nous sommes préoccupés de la collecte des données et avons
réglé l’organisation et la conduite des
entretiens.
Nous avons élaboré des entretiens d’une durée qui varie entre 30 et 40 minutes. Les entretiens contiennent une dizaine de questions ouvertes pour permettre de cibler les réponses des enquêtés. Des entretiens trop longs requièrent, d’une part, beaucoup de temps et d’autre part, ils risquent de conduire à des digressions inutiles et sans rapport direct avec notre objectif de travail.
Déroulement des entretiens :
En raison des objectifs de notre enquête, et de la composante de notre
échantillon, l’entretien individuel semi directif semble le mieux
adapté. Deux entretiens se sont déroulés, en face à face au domicile des
répondants pour les mettre à l’aise. Nous avons mené des entretiens
auprès de deux femmes durant le mois de décembre 2023.
Il est à signaler que, les principes de base de la non-directivité ont
été respectés : une attention positive et inconditionnelle (tout ce qui
est dit a de l’importance), et une attitude empathique qui consiste à
comprendre le cadre de référence du répondant et de lui restituer cette
compréhension. Ainsi, la structure des entretiens n’était pas figée et
l’ordre des thèmes abordés a varié selon les réponses des répondants.
Enfin, Les propos ont été enregistrés à l’aide d’un Smartphone et
transcrits afin de procéder à
des analyses thématiques.
La composition de l’échantillon :
Nous avons pris un échantillon de deux personnes (une étudiante et une
salariée) . La taille de l’échantillon peut paraitre en effet, minime,
et non représentative, cependant le choix de la taille permet dans le
cas de notre recherche, d’obtenir des résultats puisqu’il s’agit d’une
enquête qualitative. Nous estimons de fait que l’échantillon de notre
enquête est suffisamment représentatif, au vu des résultats auxquels il
pourrait conduire et qui se rapprocheront le plus de la réalité que nous
désirons étudier.
sujet | age | sexe | situation sociale | catégorie |
---|---|---|---|---|
Nadia | 45 ans | Féminin | Enseignante àl’Université | Salarié |
Feryal | 26ans | Feminin | Assistante de recherche clinique | Salarié/Etudiante |
L’âge :
Notre corpus est constitué de personnes dont l’âge varie entre 8 et 60
ans. Ceci explique que le phénomène de l’infobésité touche aussi bien
les jeunes que les moins jeune.
Le sexe :
Outre l’âge, le genre est susceptible d’influencer le contenu.
Concernant le choix des enquêtés, il s’agit d’un public nécessairement
féminin. Ce choix n’est pas arbitraire car selon les études les femmes
seraient plus touchées par la fatigue informationnelle à 35%
(enquête).
La situation sociale :
Compte tenu de la multiplicité des profils, nous avons choisi une
enseignante à l’université et une étudiante. Nous voulions comparer
l’infobésité dans le domaine des études et dans le domaine du
travail.
Présentation et interprétation des résultats :
Flexible et itérative, notre approche s’appuie sur une méthode
qualitative basée sur l’utilisation des entretiens semi directifs. Elle
sera nécessaire à l’analyse en profondeur des données concernant
l’infobésité.
Notre démarche a d’abord consisté à la retranscription intégrale des
entretiens. Un travail de décorticage a ensuite été mené. Il s’agit
d’une procédure minutieuse qui consiste à repérer dans l’ensemble des
énoncés, ceux qui sont en relation avec nos questions de recherche. Le
repérage s’est effectué suite à plusieurs lectures et relecture des
entretiens.
L’analyse qualitative des entretiens réalisés, a permis de montrer le
rapport étroit de nos enquêtés au numérique. En effet, les deux
personnes interrogées affirment utiliser les réseaux sociaux et les
plateformes numériques aussi bien dans le domaine professionnel que
privé.
Conclusion et perspectives :
Les résultats auxquels nous sommes arrivés, nous ont permis de conclure que l’information massive a des résultats négatifs sur la santé mentale de nos enquêtés. La nécessité de réfléchir à des méthodes pour gérer et mieux canaliser l’information est indispensable. D’autres enquêtes pourront être réalisées auprès des producteurs de l’information afin d’obtenir des résultats plus complets.
Annexes :
Lien Diaporama :
Lien questionnaire :
lien vers nos statistiques du questionnaire
Les entretiens :
Transcription d’entretien n°1
Transcription d’entretien n°1:
Date: 25 Décembre 2023
Enquêtrice: Iness BOUDJEMA
Enquêté: Nadia BENTAIFOUR
Durée:47minutes
### Transcription :
00:00
I : Bonjour madame, merci d’avoir accepté de participer à cet entretien. Est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter s’il vous plaît?
N : Je vous en prie, c’est un plaisir pour moi de participer à cet entretien. Si je peux vous aider dans votre démarche, pourquoi pas, avec plaisir. Donc je me présente, c’est Nadia Bentaifour, j’ai 45 ans, je suis enseignante de langue française à l’université de Mosteghanem en Algérie, mon département, c’est le département de langue française et qui appartient à la Faculté des langues étrangères
00:28
I :Merci beaucoup madame, bienvenue. Alors, on va commencer par la première question. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de l’infobisité?
00:52
N : Alors l’infobisité, oui, j’en ai déjà entendu parler, mais c’est vrai que ce concept est assez récent. Il y a quelques années de cela, on ne parlait pas d’infobisité, on parlait d’information, de flux d’information, mais le mot infobisité, c’est assez récent, et puis je crois que le terme lui-même n’est pas français, il est anglo-saxon parce que c’est pas très français donc infobisité donc ça vient de obisité de l’information donc oui oui j’ai ces dernières années quand même le concept est on entend parler de plus en plus de ce concept là.
01:22
I : et à votre avis c’est quoi l’infobisité comment vous pouvez définir ce phénomène ?
N : alors comme son nom l’indique infobisité signifie un mensonge ça un tas d’informations, donc un nombre important d’informations, et qu’on a du mal à gérer ou à canaliser C’est comme l’obésité en fait, c’est le fait de ne pas contrôler son poids. Donc l’information, c’est un tas d’informations qu’on a du mal à contrôler ou qu’on a du mal à gérer et qui ne vient un peu de partout. Je dirais qu’on est au milieu de ce flux d’informations qui nous arrivent au quotidien. Et je répète qu’on a du mal à contrôler.
01:51
I : Est-ce que vous pensez que la numérisation a participé à l’évolution de ce phénomène, qui est l’infobésité?
02:21
N : C’est vrai que séparer tout ce qui est numérique et l’infobisité, c’est difficile parce que l’un dépend de l’autre. En effet, cette infobisité, je ne dirais pas qu’elle a vu le jour, mais elle s’est développée notamment avec le développement de tout ce qui est numérique. Quand je dis numérique, j’entends par là les sites web, les réseaux sociaux. les différentes plateformes, donc tout ce qui est numérique. Et l’information n’est plus donnée, ou n’est plus prise, ou présentée de manière traditionnelle, comme c’est le cas par exemple de la presse, la presse écrite. Avant c’était des journaux en version papier, petit à petit on est passé… de l’aversion papier vers le site. Beaucoup de journaux maintenant, la majorité des journaux existent sous forme de site web et maintenant c’est carrément des réseaux sociaux. Les mêmes journaux existent en leur page Facebook, Instagram, Twitter et j’en passe. Donc il y a un phénomène comme ça qui ne cesse de se développer et ce phénomène est lié en grande partie à la numérisation. Nous sommes dans une société de plus en plus numérique, où l’outil numérique est de plus en plus présent, et où l’information passe de plus en plus par ces canaux nouveaux. Donc le canal traditionnel, avant l’information, passait soit par la télévision, soit par les journaux en papier. Maintenant ce n’est plus le cas. Je peux regarder très bien un journal télévisé, j’ai pas besoin d’allumer ma télé, je peux regarder ça sur mon smartphone, je peux regarder des flashs d’information, je n’ai même pas besoin de regarder un journal qui va durer une heure, mais je regarde l’essentiel de l’information. Et là, je peux regarder même plusieurs journaux en même temps. Voilà, je surf d’une page à une autre, d’un journal à un autre. Et là, ça multiplie le nombre d’informations et ça accentue, si vous voulez, le phénomène de l’info-visite. Donc oui, il y a une relation très étroite entre tout ce qui est numérique et l’infobésité .
03:13
I : Et donc si je comprends bien, vous faites partie des personnes qui consultent l’actualité sur les réseaux sociaux et sur ce qui est numérique aujourd’hui?
03:42
N : Oui, j’en fais partie. Par exemple, tout ce qui se passe maintenant, les deux derniers grands événements qu’a connu le monde, que ce soit pour la guerre de l’Ukraine ou la guerre, ou ce qui se passe maintenant à Gaza, les deux événements, il est difficile pour nous de ne pas consulter au quotidien tous ces réseaux sociaux, tous les postes parce qu’on a une information rapide, on a une information facile d’accès et très rapide d’accès. Au lieu d’attendre le journal de 13 heures ou de 20 heures, les fameux rendez-vous pour savoir tout ce qui se passe ou toute l’actualité, en un clic je peux avoir accès aux dernières informations. Que ce soit dans le domaine poli les deux exemples que je viens de citer, ou par rapport aux informations du quotidien très banales comme la météo par exemple, ou des informations vraiment de la vie quotidienne dont chacun de nous peut en avoir besoin.
04:11
I : On reste dans tout ce qui est numérique. Combien vous recevez de mails par jour dans votre travail par exemple?
N : De part mon travail, j’en reçois beaucoup parce qu’il faut savoir qu’en plus de ma fonction d’enseignante, j’assure aussi une fonction au niveau de l’administration. Je suis aussi vice-doyen, donc je m’occupe aussi de tout ce qui est relations extérieures et j’en reçois une vingtaine par jour. Ça fait beaucoup, des fois ça dépend des journées en fait. Si j’ai des travaux, des étudiants aussi à recevoir, donc ça peut aller jusqu’à 30-40
04:40
N : C’est difficile, c’est très difficile de checker ces mails, de consacrer du temps à lire et à répondre à tous les mails, à faire le tri. Donc c’est tout un travail, ce qui demande du temps, qui demande la concentration. Voilà, donc c’est une tâche quotidienne. Les mails, par exemple, pour ne prendre que l’exemple des emails, donc c’est une tâche qui doit se faire au quotidien. Parce que si jamais on laisse pour le lendemain, on risque d’avoir le nombre multiplié par deux. Donc on ne peut pas s’amuser à laisser traîner les emails. Sinon, on peut vraiment se retrouver avec facilement une centaine de mails. C’est vraiment une activité quotidienne dans votre travail? Oui, c’est plus que quotidien. Ça fait partie carrément de mon travail
05:08
I :Et est-ce que ça vous fatigue? Est-ce que vous ressentez une pression à tout temps recevoir un temps de mail et de devoir répondre immédiatement?
N : J’avoue que oui, ça dépend des périodes. Si par exemple, s’il y a des échéances, si on doit respecter des délais, si on doit répondre. Des fois le ministère par exemple nous envoie des mails pour donner des statistiques ou pour répondre à des appels à projets, des appels d’offres. Je suis obligée, ça stresse beaucoup, parce que je suis obligée, je dois vérifier s’il n’y a pas un mail que j’ai oublié, s’il n’y a pas un mail auquel je n’ai pas répondu, si j’ai bien transféré le mail au concerné, s’il est concerné et bien été informé en temps voulu, parce qu’on ne peut pas se permettre le luxe d’oublier, de rater un mail, parce que l’information est plus des fois que l’argent. Parce que l’information, elle est capitale, elle est très importante. Parce que si quelqu’un rate l’information, s’il n’a pas l’information à temps, il peut rater des deadlines très importants, des appels à soumettre des projets, des appels d’offres, des appels… Donc le temps de réponse est capital et important. Donc je ne peux pas, moi, de part ma fonction de par le poste que j’occupe, je ne peux pas checker mes mails, je ne peux pas répondre, je ne peux pas transmettre au concerné et souvent cela me stresse, c’est vrai, ça me pèse parce que je suis tout le temps en train de voir, des fois je vais même au spam, je dis est-ce qu’il n’y a pas un mail qui a atterri par erreur au spam auquel je n’ai pas fait attention, donc c’est un stress quotidien surtout pendant certaines périodes où il y a des subventions de projet où il y a des informations qui nous viennent de la tutelle, donc on doit être très vigilants, on doit faire très attention, on doit d’oublier de vigilance et ça j’avoue que c’est assez stressant.
05:57
I : Donc vous êtes d’accord sur le fait que c’est une pression que vous vous subissez et que j’imagine vos collègues, peut-être vos étudiants aussi subissent au quotidien et que ça peut fatiguer mentalement à un certain moment?
N : Tout à fait, j’en suis d’accord. Je dirais qu’il m’arrive d’en parler autour de moi avec mes collègues et on se plaint souvent du rythme, notamment de la messagerie, que ce soit le mail ou l’intramail aussi, la messagerie institutionnelle. Donc il y a un flux de mails qui nous vient et auquel on doit répondre sans compter aussi les travaux des étudiants, puisque là je parle du volet administratif, il y a aussi le volet pédagogique, donc souvent les étudiants nous donnent aussi des travaux, donc on est obligé aussi de lire, de vérifier s’il y a un travail, si nous avons bien reçu tous les travaux des étudiants, si tous les étudiants ont remis. Là il y a les plateformes, donc ils dépendent sur la plateforme, mais néanmoins ça reste quand même un travail mental supplémentaires qui nécessitent de la vigilance, qui nécessitent de la concentration, qui peut être aussi stressant et qui peut aussi nuire à la santé mentale. Et c’est vrai que je ne suis pas la seule, beaucoup de mes collègues sont aussi confrontés à cette situation.
06:52
I : Est-ce que vous pouvez me parler un peu plus de ce qui est plateforme que vous utilisez dans l’enseignement ici en Algérie, que ce soit pour les travaux des étudiants, que ce soit pour donner des cours ou pour communiquer avec vos étudiants?
N : Alors c’est vrai que la numérisation, nous en Algérie, c’est assez récent. Pardon. La pandémie de la Covid-19 a été vraiment un tournant dans l’histoire de l’enseignement supérieur en Algérie. Je pense que dans le monde entier… Le monde entier. Je parle de l’Algérie en particulier parce que nous avions auparavant très peu d’expérience dans tout ce qui est enseignements à distance dans tout ce qui est plateforme numérique. Et la Covid nous a ouvert les yeux sur l’importance et l’utilité et l’urgence de numériser l’enseignement. Et du coup, aujourd’hui, nous sommes face à un défi de numériser tout le secteur de l’enseignement supérieur et les dirigeants parlent de la politique, ce qu’on appelle en Algérie, du zéro papier. C’est-à-dire qu’on veut supprimer tout ce qui est papier, d’abord d’un point de vue écologique, parce que c’est très important, mais aussi d’un point de vue d’aller encore plus vers tout ce qui est numérisation. Alors, pour aller dans ce sens, nous utilisons par exemple dans tout ce qui est enseignement, la plateforme Moodle, que nous utilisons avec nos étudiants pour la gestion des cours pour le dépôt des travaux, pour le dépôt des cours, pour l’interaction avec les étudiants. Donc ça c’est le côté institutionnel, ça c’est la plateforme pédagogique. Il y a une autre plateforme aussi que nous utilisons pour tout ce qui est gestion administrative beaucoup plus, gestion à la fois des étudiants de graduation, c’est-à-dire de licence, mais aussi de licence et de master et de post-graduation, c’est-à-dire même les doctorants. Et ça s’appelle une plateforme, elle s’appelle Progress. Donc on a tout ce qui est note, tout ce qui est passage, tout ce qui est PV de délibération, tout ce qui est attestation d’inscription, de réinscription, relevé de notes, donc tout ce qui est administratif. Donc deux plateformes, une plateforme pédagogique qui gère tout ce qui est pédagogique, tout ce qui gère les cours, les TD, les contenus pédagogiques, et une plateforme administrative qui gère tout ce qui est note, tout ce qui est passage, tout ce qui est… Et ces deux plateformes sont nouvelles plein d’apprentissages, on est en plein dedans.
07:50
N : Et vous imaginez un petit peu que ça, ça participe aussi à augmenter le stress, ça participe aussi à l’infobusité parce qu’il y a des informations qui nous viennent. On nous demande sans cesse de nous connecter, d’actualiser nos comptes, d’accéder aux plateformes, de remettre les notes. Et tout ça c’est nouveau pour nous. Donc mais franchement c’est une belle expérience même si il y a des réticences toujours au début, même si les gens ne sont pas Forcément, formés à cela ne sont pas forcément prêts à l’utiliser, mais avec le temps, les résultats obtenus sont plus que satisfaisants. Et aujourd’hui, pratiquement tous les enseignements se déroulent sur Moodle de manière systématique. Donc les étudiants sont très habitués à l’utilisation de cette plateforme et progressent aussi. Donc nous utilisons Progress de manière systématique. Ça c’est les plateformes. Maintenant il n’y a pas que les plateformes parce qu’il nous arrive aussi de communiquer avec nos étudiants via mail, à travers le mail institutionnel. Donc l’étudiant aussi peut communiquer avec l’enseignant. Nous recevons aussi des emails de la part de nos étudiants et aussi via les réseaux sociaux. Donc en Algérie, le réseau social vedette, c’est Facebook beaucoup d’étudiants utilisent pratiquement au quotidien Facebook pour ne pas dire la majorité des étudiants. Et donc chaque institution, elle a une page Facebook. Par exemple, le département de français a une page Facebook et nous communiquons avec nos étudiants via aussi ce réseau social, via Facebook, nous laissons des des notes à nos étudiants, des notes d’information, des affichages, des informations. Nous partageons des données, des articles, des documents. Donc nous le faisons aussi. Vous voyez qu’il y a une diversité de l’utilisation de l’unité numérique. Ça va des plateformes, à la messagerie, à aux réseaux sociaux des outils numériques tels que le PC par exemple, vous ou vos étudiants pendant les cours? Oui, bien évidemment. Encore, ça fait partie de la politique de l’État de numériser l’enseignement supérieur. Et on ne nous oblige pas, mais il est de plus en plus recommandé l’utilisation du vidéoprojecteur, ce qu’on appelle le data show. Donc tous les cours sont pratiquement numérisés. Nous nous présentons nos cours sous forme de PowerPoint à nos étudiants. Donc très peu de documents papiers sont donnés à nos étudiants. Donc s’il y a un article ou nous l’envoyons via Moodle ou par mail aux étudiants pour le travail à la maison, mais très peu de papiers présents, j’avoue que tous les étudiants ne disposent pas d’ordinateurs portables, mais ils ont leurs smartphones et beaucoup d’étudiants, faute d’ordinateurs portables, utilisent leur smartphone pour prendre des notes, pour écrire, pour prendre en photo les portes pointes, pour partager. Donc tout le monde est connecté et c’est de plus en plus répandu à l’université aujourd’hui.
09:43
I : Très bien. Et vous par exemple, quels sont les médias sociaux que vous consultez le plus dans votre travail quotidien?
N : Dans mon travail, donc, il y a le mail, bien évidemment, il y a les plateformes que je viens de vous citer, Model et Progress. J’utilise aussi WhatsApp pour échanger avec mes collègues, avec mes étudiants. On a des groupes aussi WhatsApp pour les enseignants de la même matière, par exemple pour l’équipe pédagogique. Et puis, à titre personnel et privé, il m’arrive aussi de consulter Twitter, de consulter Instagram pour l’information. J’essaie aussi de voir TikTok, juste pour voir un peu ce que mes enfants regardent, pour être un peu à la page, parce que beaucoup de jeunes aujourd’hui utilisent TikTok. Et j’avoue que de temps en temps, j’y vais juste pour voir, par curiosité. Mais sinon, j’utilise beaucoup plus Twitter et Instagram .
10:40
I : . Et êtes-vous fréquemment interrompu dans votre travail en raison des notifications que vous recevez, tels que les e-mails ou les messages par exemple?
11:06
N : Les notifications, on en reçoit à longueur de journée. À longueur de journée. Si je suis en cours, j’essaie d’activer le mode silencieux ou le mode ne pas déranger pour pouvoir faire mon cours tranquillement. Mais à la sortie du cours, il m’arrive souvent de vérifier mon smartphone ou mon ordinateur et là, il y a évidemment les notifications.
11:35
N : Et donc on est obligé de voir un petit peu si nous avons reçu un message important, s’il y a une réunion qui est programmée, s’il y a un mail important, s’il y a des documents qui nous ont été donnés. Donc on ne peut pas se permettre le luxe de ne pas consulter son smartphone parce qu’on peut passer à côté d’informations importantes, voir une programmation d’une réunion, tout le temps obligés de vérifier et les notifications sont tout le temps présentes pour nous rappeler que des messages nous sont parvenus.
12:03
I : D’accord. Et êtes-vous connectée même en dehors de vos heures de travail?
N : Franchement oui. J’essaie de ne pas le faire parce que c’est une mauvaise habitude de continuer à travailler même en dehors des heures de travail.
12:31
N : parce que souvent nous recevons des mails malheureusement même en dehors des heures de travail. Beaucoup de mes collègues mettent, j’ai vu ça chez beaucoup de mes collègues, ils mettent en bas du mail, merci de ne pas me contacter en dehors des heures de travail. J’estime que c’est une très très bonne chose que de respecter les heures de travail parce que en respectant cela, nous évitons à la personne de recevoir, d’être dérangé, de recevoir des notifications à 22 heures du soir par exemple, à 23 heures. alors qu’on est censé se reposer, qu’on est censé dormir. Un weekend, un dimanche matin, par exemple, de bonne heure, on reçoit un message de travail, alors qu’on est le weekend. Je crois qu’il faut savoir faire la part des choses. Moi, perso, j’ai du mal à prendre la bonne habitude de ne pas consulter les e-mails en dehors des ordres du travail. J’essaye de le faire, mais pour le moment, j’y parviens pas parce que j’ai peur de Ça me stresse de passer à côté d’un message important ou de ne pas checker un mail. Donc je suis tout le temps vigilante et je regarde tout le temps avant de dormir, par exemple le matin au réveil. Donc j’essaye toujours de vérifier s’il y a un message nouveau, si j’ai une réunion, si j’ai une information, s’il y a quelque chose que je dois faire. Donc je le fais souvent, alors que normalement non.
12:57
I : Et pensez-vous que ce phénomène qui est l’infobisité a un impact sur votre niveau de stress vous personnellement, à titre personnel?
N : Un titre personnel oui, parce que comme je suis à cheval entre deux fonctions, à savoir l’enseignement et l’administration, donc vous imaginez que le stress est double. Donc je dois être vigilante, souvent je stresse parce que surtout à des périodes précises, il y a par exemple les réinscriptions au doctorat, chaque début d’année on a un mois au doctorat pour se réinscrire des délais. Et on doit vérifier les dossiers, on doit recevoir des mails, on doit aller sur la plateforme. Toute cette période, j’avoue que c’est une période quand même assez stressante, dans laquelle je suis obligée à chaque fois de vérifier, de consulter, d’aller. Je suis tout le temps sur mon ordinateur et je commence quand même à sentir après. Une fois cette période passée, je sens la différence. Je sens comment cette période a été punie pour moi, était stressante parce qu’elle est synonyme de vigilance permanente, elle est synonyme de message au quotidien, elle est synonyme de réponse à chaque fois. Donc, oui, moi, personnellement, ça commence quand même à me peser. Je commence à sentir vraiment l’heure. D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour lesquelles je commence sérieusement à réfléchir à quitter la fonction administrative parce que J’estime que ça demande beaucoup de temps, beaucoup de l’énergie, beaucoup… Et j’estime que me consacrer uniquement à mes cours serait beaucoup plus… Beaucoup plus… Serait meilleur pour moi, tout simplement. Il y a beaucoup de personnes, et on voit que vous aussi, à travers vos réponses, vous êtes conscients de tout ce qui est infobisité, vous êtes conscients des conséquences que l’infobisité peut avoir sur la santé mentale et sur le bien-être des personnes. Il y a beaucoup de personnes qui commence à faire des choses pour rester loin de ce phénomène.
16:46
I :Donc, vous, y a-t-il des moments où vous souhaitez vous déconnecter volontairement des médias et de l’actualité?
17:13
N : Oui, je le fais. Je le fais pendant les week-ends par exemple, pendant les vacances. J’essaye, donc j’éteins mon ordinateur, j’allume pas mon ordinateur, et mon smartphone je le mets au mode ne pas déranger, parce qu’il faut lever le pied à un moment donné, il faut aussi passer à autre chose, il faut profiter aussi de sa vie privée. On a une famille, on a des amis, on a un entourage, et on a envie de faire autre chose que d’être connecté H24 à regarder ses messages, à regarder ce flux d’informations qui nous vient de partout.
17:43
I : Oui!
18:10
N : Mais j’avoue que je le fais uniquement pendant les week-ends et pendant les vacances. Mais au cours de la semaine, j’ai du mal à le faire en dehors des heures du travail. L’idéal pour moi serait de me déconnecter de tout. Une fois rentré à la maison, ça serait vraiment parfait. J’y travaille, j’espère que je vais y parvenir. Mais j’estime que c’est capital et important au moins de passer le week-end loin du stress, loin du poids des messages et de l’information pour se consacrer pleinement à autre chose, à des loisirs en famille, à la lecture, à d’autres loisirs, les sorties, qui aussi déstressent, qui participent aussi à déstresser toute la charge quotidienne que nous avons au travail, comme la marche par exemple, faire du sport, faire de la randonnée, tout ça c’est important et ça déstresse.
19:38
I : Et autant que chercheurs, quels sont les défis spécifiques auxquels les professionnels de l’information et les chercheurs sont confrontés en raison de l’infobisité?
20:08
N : J’estime que le défi, c’est d’abord de contrôler cette infobisité parce qu’elle est hors contrôle maintenant. On a du mal à couper, ne serait-ce que pendant un moment avec tout ce qui est numérique, tout ce qui est réseau, tout ce qui est informatique. Je crois que l’idéal serait de trouver des alternatives, notamment chez les jeunes, chez les jeunes travailleurs aussi, chez les personnes
20:35
N : la génération numérique. Parce que moi, ma génération, nous avons connu le numérique assez tardivement. On n’a pas grandi avec les smartphones, contrairement peut-être à la génération actuelle, contrairement à nos enfants qui, eux, en grandit. Donc j’estime que être confronté depuis son jeune âge aux écrans jusqu’à l’âge adulte, cela a des conséquences, d’une manière ou d’une autre. Je crois que les professionnels du numérique sont obligés, sont tenus de proposer des alternatives, de proposer des solutions pour pallier justement à cette infobisité, pour la diminuer, pour que justement ce phénomène ne prenne pas le dessus et parce qu’il y va quand même de la santé mentale de beaucoup de gens.
21:05
I : Et quels sont les secteurs ou les industries les plus touchées par ce phénomène à votre avis et pourquoi?
22:04
N : Alors, les secteurs, je crois que c’est tout ce qui est commerce, parce que tout ce qui est aussi le phénomène du marketing, du commercial, parce que les gens ont besoin tout le temps d’être présents, tout le temps de vendre, tout le temps de parler de leur marque. Il y a une concurrence rude. Donc qui dit le mieux, qui présente le mieux, qui est le plus présent à travers quelle figure.
22:55
N : Quelle personnalité publique il présente. Et donc, il y a un phénomène de… Il y a une concurrence très rude. On le voit maintenant sur les réseaux numériques, que ce soit les réseaux sociaux, les RSN ou les… ou d’autres sites, internet aussi, des plateformes aussi. Et donc, où les gens, où ces marques, justement, tout ce qui est le domaine commercial, tout ce qui est le domaine marketing Donc il y a une rude, je ne dirais pas une guerre, peut-être le mot est trop fort, est trop lourd, mais je dirais qu’il y a une rude concurrence entre ces différentes marques, que ce soit dans le domaine du cosmétique, dans le domaine de la nourriture, dans tous les domaines, on veut vendre au maximum. Tout le monde veut vendre par n’importe quel prix
24:22
I : Et parlons du marketing et ce domaine, comment l’infobisité peut-elle influencer nos habitudes de consommation et nos choix autant que consommateurs à votre avis
25:21
N : Justement, dans cet ordre d’idée, il y a de la concurrence et justement, le fait qu’il y ait beaucoup de publicité, le fait qu’il y ait des influenceurs qui parlent de telle ou telle marque, de telle ou telle chose, ça incite les jeunes
25:50
I : Est-ce qu’il y a de la manipulation à votre avis?
26:00
N : Bien sûr, bien sûr. Ce phénomène-là des influenceurs par exemple, quand on paye, quand on donne de l’argent à un jeune homme ou une jeune femme pour dire du bien de tel appareil ou telle ou telle chose etc. et que tous les jeunes suivent leur idole, suivent ce jeune garçon ou cette jeune femme. Donc il y a ici la pure manipulation.
26:59
N : Et moi ça me fait rire quelquefois quand je vois par exemple des personnalités vanter un produit, vanter les bienfaits d’un produit, sachant pertinemment qu’ils ont été payés pour dire du bien. Donc c’est plus que de la publicité morceau angère. Donc ici on est carrément dans la manipulation. Et le phénomène est d’autant plus grave quand il s’agit par exemple de jeunes vulnérables 13, 14 ans, 15 ans, donc qui ne savent pas encore, peut-être, faire la part des choses, qui ne sont pas encore en mesure de choisir, de faire leur propre choix. Et donc, ils suivent aveuglément telle ou telle vedette, telle ou telle influenceur, parce qu’ils ont entendu sur les réseaux sociaux dire du bien de telle ou telle produit, et donc du coup, tout le monde va acheter.
27:38
N : Donc il faut tirer la sonate d’alarme. Arrêtons d’utiliser ces influenceurs et ces influenceuses pour des raisons marketing. Il faut stopper cela, il faut contrôler cela parce que ça ne peut pas continuer. Cela risque d’avoir des conséquences graves sur les jeunes. Passons maintenant à un peu le côté où l’impact de l’infobisité sur la vie personnelle.
28:06
I : Comment à votre avis l’infobisité peut-elle influencer nos relations sociales et notre bien-être émotionnel?
28:35
N : L’infobisité, comme je l’ai dit tout à l’heure, elle est liée à tout ce qui est numérique. Et qui dit numérique dit smartphone. Donc si les jeunes sont tout le temps collés à leur smartphone, sont tout le temps à la recherche de cette information, quelle que soit sa nature ils passent à côté de beaucoup de moments de partage, d’échanges, en famille, avec les amis. Donc nous le voyons maintenant, durant par exemple un dîner, les jeunes ont du mal à se séparer de leur smartphone, y compris pendant le repas. Ça c’est de très mauvaises… Et pas que les jeunes, même les adultes, je parle des jeunes parce que le phénomène est peut-être très alarmant chez les jeunes, mais c’est vrai ce que vous dites, même chez les moins jeunes. Donc le phénomène existe. Les gens sortent pour que chacun prenne son smartphone et se mette dans son coin. Donc le smartphone est en train de remplacer la convivialité familiale, est en train de remplacer les échanges en famille de relations humaines vont se détruire à cause justement des smartphones. Le côté affectif est très touché. Les relations sociales aussi. Le bien-être émotionnel, bien sûr qu’il est touché. Donc tout ça, beaucoup de jeunes se… Non, il y a des jeunes et des moins jeunes qui n’ont de cela mis que le smartphone.
29:58
N : Le smartphone remplace l’être humain alors que nous savons pertinemment que c’est une machine, que c’est un outil, que ce n’est qu’un appareil. Il ne peut en aucun cas offrir toute la chaleur humaine, tout ce qu’un être humain peut offrir à l’autre. Donc je crois qu’il est important aujourd’hui de réfléchir autrement à l’utilisation de ces outils et à toute l’information, l’infobisité au-delà du danger qu’elle apporte en tant que quantité importante d’information, c’est l’outil avec lequel elle donne l’information. C’est l’outil aussi qui est dangereux. Donc nous sommes en face de deux dangers. D’abord le danger de l’information, du flux de l’information, du quantité incontrôlable d’information. Et le deuxième danger, c’est l’outil, l’information qui passe à travers le smartphone, à travers la tablette, à travers l’ordinateur.
34:20
N : Et tout ça c’est dangereux, danger physique de part bien sûr les ondes magnétiques, la lumière etc. Et puis aussi tout ce qui est émotionnel, tout ce qui est santé mentale, tout ce qui va avec. On a parlé d’influenceurs, on a parlé de manipulation, on a parlé d’influence.
I : Et à votre avis, quelles sont les conséquences de l’infobisité sur votre prise de décision et votre pensée critique? à force de recevoir beaucoup d’informations, est-ce que vous arrivez à avoir vos propres informations, vos propres avis sur certaines choses?
N : Très bonne question.
N : C’est très pertinent parce qu’aujourd’hui, on a parlé tout à l’heure de manipulation concernant la consommation, mais il y a aussi de la manipulation concernant la prise de décision, concernant la pensée. Le dernier conflit à Gaza a montré comment les gens pouvaient être influençables et pouvait être manipulable en entendant deux discours complètement extrémistes. Un discours pro-Amas et pro-Gaza qui justement ne donne aucune légitimité à Israël et d’un autre côté, un discours pro-Israël qui donne aucune légitimité et qui ne qui ne voient même pas les massacres qui s’en fait à Gaza. Donc, regardez la manipulation. Bien sûr que l’infobisité peut avoir… et c’est là où elle est vraiment dangereuse, ce n’est justement pas uniquement en matière de consommation, en matière d’habitude de consommation, c’est en matière de pensée, en matière de réflexion. Donc, comment l’information peut orienter notre pensée? Comment elle peut être aussi sur le plan idéologique très dangereux. Et donc, il faut aussi faire la part des choses. Moi j’estime, pour moi, je suis suffisamment vigilante pour me faire ma propre opinion. Je regarde les uns, les autres, je regarde les différentes opinions, mais je synthétise et je fais ma propre opinion. Mais j’estime que tout le monde n’a pas cette capacité. Beaucoup de personnes sont malheureusement ont peut-être un niveau intellectuel, un niveau d’instruction assez réduit, n’ont pas ce pouvoir de réflexion, n’ont pas les capacités… Les jeunes aussi, parce qu’ils sont faciles à manipuler? Les jeunes sont faciles à manipuler. Et même les autres, même les moins jeunes, donc ils n’ont pas cette capacité de réfléchir, cette capacité d’analyser, et donc ils écoutent le premier venu, donc ils écoutent une personne qui va peut-être dire que Hamas, c’est une organisation terroriste, etc. Et hop, oui. Et inversement, les Juifs, c’est des donc il y a un discours dans l’un et dans l’autre sens. Pour prendre l’exemple de Gaza, mais je peux prendre d’autres exemples, l’exemple de l’Ukraine, tout ce qui se passe dans le monde actuellement. Et même toutes les questions qui animent le débat public, ce sont en France ou d’un autre monde, de la manière générale, par exemple la condition de la femme, les enfants. Donc il y a des sujets très très importants auxquels il faut absolument faire face et réfléchir de manière pertinente et ne pas se laisser manipuler par les réseaux et par justement le flux d’informations qui nous vient. Donc voilà, il faut faire très très attention et savoir trier l’information, savoir construire sa propre opinion à partir de ce qui est dit sur le numérique, sur les différents réseaux sociaux. Aujourd’hui on en parle beaucoup de tout ce qui est santé mentale, de tout ce qui est santé psychologique, stress, dépression, anxiété et j’estime qu’au passé, dans d’autres générations, on n’en parlait pas assez.
I : Est-ce que vous pensez que tout ce qui est réseau sociaux, tout ce qui est infobisité, tout ce qui est numérique a causée genre de maladies chez la nouvelle génération?
N : Je ne dirais pas que l’infobisité, c’est la seule… C’est la cause principale de toutes ces maladies. Bien sûr qu’elles participent, mais ces maladies ont toujours existé, avant même peut-être l’apparition des réseaux numériques, de tout ce qui est numérique. Néanmoins, le numérique a accentué ces maladies. Avant, peut-être qu’il y avait un cas sur cent.
39:06
N : Aujourd’hui, il y a peut-être… Je n’ai pas les chiffres exacts, mais je sais que les chiffres ont été multipliés, peut-être par 10, voire par… Tout ce qui est harcèlement, cyber harcèlement, les jeunes se comparent entre eux, se comparent avec des influenceurs, et du coup, ils sont tout le temps dans la comparaison de l’organisation sociale, donc ils se sentent pas bien dans leur propre peau, dans leur vie, et Tout à fait, vous avez tout à fait raison, donc c’est le numérique n’a pas arrangé les choses. Au contraire, il a fait ressortir d’autres, peut-être, je ne dirais pas d’autres maladies, mais d’autres phénomènes qui n’existaient pas avant, c’est-à-dire qui sont arrivés avec justement les réseaux sociaux. Notamment, on en parlait tout à l’heure, la question des influenceurs et des influenceuses, ce corps féminin parfait chez certaines femmes qu’elles exhibent et que les adolescentes de 13-14 ans regardent comme étant le corps parfait et qu’elles se voient comme étant peut-être inférieures, etc. D’où des questions de dévalorisation de soi, de sous-estimée, de développer des complexes, et du coup, donc beaucoup de problèmes psychologiques. Le phénomène est d’autant plus grave aussi parce que ces réseaux sociaux, on en parle ces dernières années, la question du harcèlement scolaire.
40:30
N : Vous savez que les réseaux sociaux ont participé aussi à accentuer ce phénomène, c’est-à-dire même en dehors de la classe, le harcèlement continue en dehors de la classe. Sur les groupes, les élèves entre eux échangent des messages concernant tel ou tel élève, ils continuent à le persécuter même en dehors de l’école, en dehors des murs de l’école, et les réseaux sociaux là encore n’ont pas arrangé les choses.
40:58
N : Et malheureusement beaucoup d’élèves sont arrivés jusqu’au suicide à cause de ça, ce qui est dramatique, ce qui est malheureux. Donc les réseaux sociaux n’arrangent pas, n’ont pas arrangé les choses. Et inversement, donc on peut aussi regarder les choses inversement. Donc c’est vrai que c’est la cause de tous ces malheurs, mais ils peuvent aussi être la bouée de sauvetage. Donc c’est vrai qu’ils peuvent aussi, ils ont été la cause de tous ces problèmes, notamment chez les jeunes donner la solution, donc en créant des groupes de soutien, en créant peut-être des groupes de paroles partagées, en créant des pages sur les réseaux sociaux, d’échanges, de témoignages, donc ça… On en voit aussi beaucoup de stars, par exemple, qui parlent et qui prennent des initiatives pour enlever ce tabou de la société… Exactement, donc si les influenceurs peuvent participer à justement combattre ce phénomène à titre d’exemple le harcèlement scolaire, donc ça peut être aussi un élément positif. Donc les réseaux sociaux interviennent dans l’un et dans l’autre sens. Ils peuvent avoir un impact négatif, mais si nous les utilisons de manière positive, au contraire, ils peuvent aussi participer à régler pas mal de problèmes. Vous avez parlé de tout ce qui est positif et négatif dans les réseaux sociaux, est-ce que vous pouvez nous donner des points positifs et négatifs dans l’infobisité. Je pense que depuis tout à l’heure, on parle de tout ce qui est négatif.
I : Est-ce que vous pouvez nous donner un peu de points positifs concernant l’infobisité?
N : Oui, bien sûr, je l’ai dit tout à l’heure. Donc j’ai donné l’exemple du journal de 20 heures, j’ai pas besoin d’attendre vers J’ai l’information en temps réel, j’ai l’information en instantané. Je suis connectée, je sais tout ce qui se passe dans le monde. J’ai pas besoin d’attendre à autrefois, on attendait le journal de 20 heures ou le journal de 13 heures pour avoir l’information. Maintenant, on a un clic, donc j’ai tout ce qu’il me faut. J’ai envie de voyager, donc je clique et j’ai toutes les informations concernant mon voyage. Je peux planifier mon avenir, je peux. Donc l’info-visite, je ne dirais pas l’info-visite dans ce cas-là, mais l’information ou les réseaux sociaux d’une manière générale où le numérique a facilité la vie de millions de personnes. Donc, à la base, les réseaux sociaux où le numérique a été inventé pour, justement, faciliter les choses. Ce sont les dérives du numérique qui ont conduit à la phobisité. Mais à la base, il est fait pour faciliter. C’est vrai qu’il apporte des facilités extraordinaires. Ça nous fait gagner un gagnant énorme. Donc du temps, de l’argent, il y a les bons plans partout. Donc autrefois on pouvait se faire arnaquer facilement, maintenant non. On compare les prix, quand j’achète un produit je le scanne, je sais tout ce qu’il y a dans le produit comme matière, comme composante. Donc il y a des millions et des millions de possibilités positives de tout ce qui est numérique. Et à côté, il y a aussi le côté négatif. L’idéal serait de trouver le juste milieu, c’est de trouver cet équilibre entre les deux. Le numérique, l’information, oui, mais avec le bon dosage. Dès qu’on tombe dans l’excès, nous sommes dans l’infobisité.
I : Et à votre avis madame de Bentaifour, quelles sont les stratégies efficaces pour filtrer les informations et obtenir des connaissances de qualité dans un monde saturé d’informations?
44:47
N : Écoutez, je ne suis pas experte en numérique, j’aurais aimé l’être, mais je crois que les ingénieurs en informatique et tous ceux qui travaillent dans le domaine du numérique travaillent en ce moment même parce qu’ils sont conscients, je crois, de tout ce qui se passe, de tous les dangers de l’infobisité. Et je suis optimiste, de nature optimiste, et j’espère que d’ici quelques années ils pourront trouver des solutions, des alternatives pour mieux gérer cette infobisité pour ne prendre que le positif de tout ce qui est numérique parce qu’à la base, il est là pour ça, il est là pour nous faciliter la vie, pour nous faciliter l’existence, pas pour nous rendre malades. Donc si l’infobisité pose aujourd’hui des problèmes d’ordre de santé mentale, donc il est important et impératif pour les professionnels du numérique de trouver des solutions pour palliés à ce phénomène-là. Je n’ai pas de recette miracle, je n’ai pas de leçons à donner, mais tout ce que je sais, je crois que c’est le juste milieu, c’est le bon dosage qu’il faut. Tout ce qui est excès est dangereux. Donc il ne faut pas aller dans l’excès, il faut la juste mesure, juste ce qu’il faut. Je crois qu’il y a des Ils pourront trouver des algorithmes ou des logiciels ou je ne sais pas, des choses très techniques qui sauront faire mieux que moi pour justement canaliser cette infobésité.
I : Bah écoutez madame, merci beaucoup pour vos réponses pertinentes et cet échange. C’était vraiment un plaisir.
N : Bah c’est moi qui vous remercie, j’ai appris beaucoup de choses avec vous aussi et je vous souhaite une bonne continuation.
I :Et est-ce que vous avez un dernier mot à nous dire?
46:38
N :Écoutez, c’est un sujet passionnant, l’infobisité. Je suis contente que des jeunes qu’on vous travaille sur le sujet et réfléchissent sur le sujet parce que c’est vraiment un phénomène qui nous intéresse tous. Je vous souhaite une bonne continuation et j’espère qu’il y aura de bons résultats pour la suite.
I : Merci beaucoupAnalyse de l’entretien 1 :
En résumé nous avons remarquer que les réponses de Madame Nadia
BENTAIFOUR enseignante de langue française révèle une dualité entre la
passion pour l’enseignement et les défis liés à la gestion des
informations.L’interviewée reconnaît des périodes de surcharge, surtout
lorsqu’elle jongle avec diverses responsabilités simultanées.
L’évolution technologique, accentuée par la pandémie, a modifié la
manière dont les informations sont traitées, passant d’une utilisation
intensive de documents papier à une prédominance des outils en ligne.
L’enseignante souligne l’utilisation de diverses technologies
spécifiques à son domaine pédagogique, soulignant la nécessité de rester
à jour dans un secteur en constante évolution.
Transcription d’entretien n°2
Transcription d’entretien n°2:
Date: 29 Décembre 2023
Enquêtrice: Lyna TIGHIDET (L)
Enquêté: Feryal TAIRI (F)
Durée:16 minutes
### Transcription :
L: Bonjour feryal
F: Bonjour lyna
L : Merci d’avoir accepté de me parler aujourd’hui. J’aimerais aborder un sujet que j’ai récemment exploré dans le cadre de mes études. C’est l’infobésité. Il s’agit essentiellement du fait d’être submergé par une quantité excessive d’informations, notamment au travail. Avez-vous déjà entendu parler de ce terme avant aujourd’hui ?
F : Pour commencer, merci. Alors, l’infobésité, non, franchement, je n’en ai pas entendu parler. J’espère acquérir plus d’informations au cours de cet entretien.
L : Parfait, c’est donc à mon tour de vous faire découvrir ce phénomène. Alors, lors de cet entretien, je vais vous poser quelques questions qui m’aideront à traiter un peu mon sujet et le projet qu’on a fait. Alors, pour la première question, comment décririez-vous la quantité d’informations que vous obtenez de votre travail quotidien, puisque vous êtes salarié ?
F: Personnellement, je suis une personne qui aime beaucoup le savoir et j’aime beaucoup mon métier. La quantité d’informations que je reçois chaque jour me convient donc parfaitement, mais il y a des moments de surcharge bien sûr
L: Ok, je comprends. Passons à la deuxième question. Est-ce que vous avez le sentiment d’être souvent débordé par les informations dans votre vie personnelle ?
F : Pas vraiment, mais il m’arrive parfois d’accomplir plusieurs tâches en même temps, ce qui me laisse un peu dépassé.
L : Donc c’est le fait d’avoir plusieurs tâches, d’avoir une pression de travail, c’est ça ?
F: Oui c’est ça.
L : Parlez-moi un peu de votre travail, quelles sont les principales tâches que vous effectuez au quotidien ?
F: En fait, je travaille comme assistant de recherche clinique, appelé ARC, dans le domaine de la psychiatrie. Et Parmi les tâches principales que j’effectue habituellement figurent les données, la rédaction de protocoles de recherche et la préparation de formules réglementaires, etc. Je fais donc beaucoup de tâches, mais parmi les tâches principales, les tâches principales sont celles que j’ai décrites précédemment.
L : Ok, donc vous travaillez généralement avec des outils numériques, non ?
F: oui c’est ça
L : D’accord. Passons donc à la question suivante. Avez-vous remarqué des changements dans la manière dont l’information est gérée depuis que vous avez commencé à travailler Puisque cela fait, je pense, quatre ans que vous avez commencé à travailler n’est-ce pas ?
F: oui exactement ! Ça fait 4ans . j’ai constaté des changements depuis que j’ai commencé à travailler. Au début, nous utilisions beaucoup d’e-mails et de documents papiers mais maintenant on plus de choses en ligne comme les messages instantanés et le partage de fichiers. Cela rend l’information plus rapide, mais elle peut parfois être un peu difficile à suivre car il y a plus de choses à gérer en même temps.
L : D’après ce que j’ai compris , je pense que c’est vraiment à partir de l’année
2020 , depuis le covid que les choses ont changé c’est ça ?
F: oui exactement
L : avant vous travaillez beaucoup plus dans vos bureaux et tout, après ça a changé
F: oui voila
L : utilisez-vous des technologies ou des outils spécifiques pour accomplir vos tâches de travail ?
F: oui bien sûr j’utilise plusieurs technologies comme Excel, redcap par exemple c’est spécifique au domaine médical. j’utilise teams pour rester en contact avec l’équipe. J’utilise Bamara qui est une base de données de maladies rares. j’utilise aussi Progeny pour la création d’arbres généalogiques.
L : Ok, donc vous utilisez beaucoup d’outils numériques c’est ça ?
F: oui voila
L : passons donc à la question suivante. Comment organisez-vous votre temps pour faire face à toutes les informations auxquelles vous êtes exposé au travail puisque votre domaine est un peu vaste ?
F: J’essaie de planifier mes journées. Je commence par établir une liste de taches prioritaire en me concentrant sur tout ce qui est important. J’utilise également Teams pour organiser mes réunions
L : donc vous préparez à l’avance votre TO DO liste
F: oui voilà je prépare tout à l’avance pour être tranquille et ne pas avoir une pression
L : pouvez-vous me parler d’une situation précise où vous vous êtes senti surchargé d’informations au travail ? Et s’il est possible de me dire comment vous avez géré cette situation, vu que je sais que le domaine de la psychiatrie Ya pas mal de surcharge et de pression.
F : oui, j’ai beaucoup de choses à vous dire. Il fut un temps où je ressentais une surcharge d’informations au travail, notamment dans le cadre de ma pratique en psychiatrie. Il y avait de nombreux dossiers de patients à examiner, des mises à jour constantes sur les traitements et bien sûr de nouvelles recherches à suivre. Je me souviens que plusieurs cas complexes sont arrivés en même temps et Pour y faire face, j’ai établi une liste de priorités. Bien entendu, en me concentrant d’abord sur les situations les plus urgentes, j’ai également sollicité l’aide de mes collègues pour partager les taches et organiser des réunions d’équipe pour discuter de ces différents cas etc.
L : j’imagine la pression que vous avez eu. Alors, on passe maintenant à la prochaine question, comment parvenez-vous à équilibrer votre temps et votre vie personnelle par ce que franchement moi je suis encore étudiante et je ne m’imagine pas encore dans le monde professionnel pouvoir gérer la pression du travail et le nombre de tâches à accomplir et ma vie privée moi je me dis toujours que en dehors du bureau je vais tout le temps réfléchir à mon travail en me disant ah non j’ai pas fait ça et tout !
F: oui avant j’avais ce genre d’idées moi aussi , mais franchement, personnellement Je travaille de 9h à 16h30 et je me concentre sur mon travail sans l’associer à ma vie personnelle. Puis, après 16h30, je fais mes activités préférées, je suis calme et tout est normal.
L: parfait. Passons à la prochaine question. Les informations liées au travail ont-elles un impact sur votre temps passé en dehors du bureau ?
F : je dirai que tout dépend de la lourdeur des projets que j’ai
L : avez-vous déjà ressenti du stress lié à la quantité d’informations que vous devez gérer au travail ?
F: pour dire la vérité é, vu que je suis une personne qui stresse bcp je dirai oui
L : ah donc c’est stressant
F: oui tout à fait
L : comment cela affecte-t-il votre bien être en général
F: je deviens de plus en plus nerveuse et pas une personne sociable ça m’affecte vraiment au niveau personnel
L : d’accord, donc même si vous aimez trop votre travail mais ça vous affecte
F: oui j’aime bcp mon domaine mais des fois je ne contrôle pas mon stress
L : ressentez-vous une pression pour rester constamment connecté ou informé par rapport à votre domaine. ?
F: oui, mon domaine m’oblige de plus en plus d’acquérir à chaque fois de nouvelle notions scientifique et surtout je suis dans le domaine médicale de plus en plus ya de nouvelles notions, nouvelles recherches, nouveaux médicaments, nouvelles maladies, nouveaux gènes qu’on observes à chaque fois donc je dois être à jour
L: utilisez-vous des réseaux sociaux pour chercher des informations ?
F: oui des fois
L : quels sont les outils ou les sites ou les plateformes que vous utilisez le plus souvent pour obtenir des informations au travail ?
F : j’utilise bcp plus google alerte, LinkedIn, YouTube, tiktok et tweeter
L : combien de compte de réseaux sociaux a tu en ce moment ?
F: en gros 5 réseaux sociaux
L: et quel est ton réseau social préféré pour chercher des informations dans ton domaine de travail ?
F : beaucoup plus c’est LinkedIn car il est plus à jour
L: et environ combien de temps passes tu sur ton réseau social préféré par jour ?
F : environ 3 h à 4 h par jour
L: quel est ton réseau social préféré ?
F: je préfère Instagram
L: quel type d’informations recherchez-vous le plus quand vous faites vos recherches ?
F: je suis beaucoup plus dans la recherche scientifique et les informations générales
L : est-ce que vous consultez vos réseaux sociaux dès le réveil ?
F: franchement oui
L : pensez-vous que l’utilisation excessive des réseaux sociaux a une influence négative sur le bien être mental ?
F: personnellement, je pense que ça influence négativement le bien être mental des gens
L : une dernière question, est ce que vous avez répondu à notre questionnaire ?
F: oui oui j’ai répondu
L: vous le trouvez comment ?
F: je le trouve honorant si on dit ça comme ça, les questions étaient claires
L: vous avez trouvé des difficultés dans les questions ou autre chose ?
F: non pas du tout
L : Merci beaucoup, Ferial, d’avoir pris le temps de discuter avec moi. Vos réponses ont été vraiment précieuses pour mon projet. J’apprécie sincèrement que vous ayez partagé votre expérience. Je voulais vous rassurer que toutes les informations que vous m’avez données seront traitées de manière confidentielle. Je pense que c’est aussi écrit sur le questionnaire Et elles seront utilisées uniquement dans le traitement de notre phénomène et elles ne seront pas partagé avec quelqu’un d’autre à part notre prof et si vous d’autres idées ou d’autres réflexions plus tard n’hésitez pas à me le faire savoir. Encore une fois merci pour votre confiance et merci pour votre temps
F: avec plaisir lyna . Je vous souhaite une bonne année et bonne réussite.L: Merci beaucoup
Analyse de l’entretien 2 :
Dans cet entretien, l’analyse de l’infobésité chez une professionnelle de la recherche clinique en psychiatrie met en lumière une dualité entre l’amour pour le travail et les défis liés à la gestion des informations. Bien que l’interviewée apprécie son métier, elle reconnaît des périodes de surcharge, surtout lorsqu’elle jongle avec plusieurs tâches simultanées. L’évolution technologique, accentuée par la pandémie, a transformé la manière dont les informations sont traitées, passant d’une utilisation intensive des e-mails et des documents papier à une prédominance des outils en ligne. L’interviewée souligne l’utilisation de diverses technologies spécifiques à son domaine médical, démontrant la nécessité de rester à jour dans un secteur en constante évolution. Les stratégies de gestion du temps, telles que la planification préalable des journées et l’utilisation d’outils numériques pour l’organisation, semblent être des réponses directes à la menace potentielle de l’infobésité. Cependant, la pression constante pour rester connectée et informée, notamment via les réseaux sociaux professionnels, semble engendrer du stress et peut avoir un impact négatif sur le bien-être mental de l’interviewée. En résumé, l’entretien révèle la complexité de l’infobésité dans le domaine de la recherche clinique, mettant en évidence la nécessité d’adopter des stratégies de gestion de l’information pour maintenir un équilibre entre efficacité professionnelle et bien-être personnel.